@Denis : Le Pen risque de l'inéligibilité, OK. Déjà rien ne dit qu'elle prenne le max (et pas sûre qu'elle réclame une peine exemplaire pour elle-même histoire de remettre la France en ordre^^).
Ensuite quand bien même elle prendrait une grosse peine d'inéligibilité, le FN existerait toujours, et présenterait tout de même un candidat en 2022...
@Elliana :
@ChansonMuette Je rebondis comme tu parles des collectivités locales, connaissant un poil le sujet.
Dans l'état actuel des choses, "demander aux collectivités locales de faire des efforts", on peut traduire ça en "attaquer violemment le service public local".
En 2014, quelque chose comme quinze jours après les élections municipales, le gouvernement Hollande a déjà annoncé des baisses de dotations massives.
Si vous ne savez pas comment fonctionne le budget de votre mairie, en gros, niveau recette, il y a principalement :
-les impôts locaux (taxe d'habitation, taxe foncière), qui sont assez injustes car les moins indexés sur le revenu, et dont les bases (tu payes tant si tu vis dans tel quartier, en gros) n'ont pas été revues depuis le début des années 70 (du coup on peut se retrouver avec des situations très absurdes). Au passage, même si vous n'êtes pas propriétaires, (la taxe foncière est payée par les propriétaires), dans une ville où elle est élevée, ça fait des loyers plus élevés (ce qui est somme toutes logique) donc ça concerne aussi les locataires.
-les dotations de l'état. Ces dotations, ce n'est pas un cadeau que ferait l'état aux communes. Elles existent parce que l'état a confié certaines missions (ex : les écoles primaires) aux communes, et que du coup il leur faut bien de l'argent pour effectuer ces missions.
De 2014 à 2017, ces baisses de dotations ont déjà été massives. Sur un budget d'une ville, ça représente grosso modo la perte d'un mois de fonctionnement sur l'année. (malgré les limites de l'exercice de comparaison avec le budget d'un ménage, imaginez-vous qu'on vous dise "ah mais non décembre vous êtes pas payé")
Alors bien sûr, il y a toujours quelques dépenses sur lesquelles rogner sans faire mal. Mais ça ne représente pas un mois de fonctionnement. Et attaquer les services publics locaux, c'est attaquer plein de choses concrètes du quotidien, comme, en vrac :
-les crèches publiques
-les écoles maternelles et élémentaires (sauf les professeurs) : cantines, personnel de ménage, entretien des bâtiments, ATSEM en maternelle, etc. (on notera que comme les effectifs en maternelle sont énormément élevés, en Isère jusqu'à 31 élèves par classe, le besoin d'ATSEM est encore plus criant, mais les mairies n'ont pas le budget pour 1 ATSEM par classe)
-les agents qui nettoient les rues/s'occupent des espaces verts
-les bibliothèques municipales
-toute l'action sociale menée par les CCAS (accès au droits, écrivains publics, soutien à la parentalité, relais d'assistantes maternelles, divers établissements pour personne âgées, etc.)
-les divers équipements municipaux culturels, sportifs, qui varient selon les villes (musée, conservatoires, gymnases, etc.)
-aussi le soutien aux associations (par exemple des MJC).
Bref, c'est s'attaquer aux gosses, aux vieux, aux femmes et aux pauvres. Mais je veux bien qu'on me dise ce que les mairies devraient faire sauter là-dedans comme dépenses.