J'ai été très énervée d'entendre Catherine Millet invitée des
Matins de France Culture réagir à
un reportage sur les femmes qui décident d'arrêter la pilule (on peut entendre sa réaction à partir de 41 mn dans le 1er lien).
Je résume son point de vue : elle trouve que le recul de la pilule est une régression (il est certain que si ce n'est remplacé par aucun moyen de contraception alors que la personne ne désire pas d'enfant, ça peut poser un problème); une jeune femme disait avoir arrêté la pilule à cause d'effets indésirables (maux de tête, changements d'humeur), mais ELLE, on lui a prescrit la pilule à 17 ans pour justement atténuer des symptômes liés à ses cycles menstruels. Donc je suis d'accord avec elle, il ne faut pas "diaboliser" la pilule mais on est en droit de s'interroger quant aux conséquences d'une prise d'hormones sur le long terme.
Le truc qui m'a fait bondir par contre. Je la cite "Et puis je trouve que de façon générale cette nouvelle est une très mauvaise nouvelle pour les hommes. Parce que la méthode de contraception la plus répandue c'est que le Monsieur doit se retirer. Donc c'est le retour du contrôle pour les hommes. Sans compter d'autres accidents qui peuvent se produire et les Messieurs qui se retrouvent papa sans forcément l'avoir désiré."
Alors déjà : le problème d'une grossesse non désirée, je ne veux pas dire que ça ne concerne pas les hommes, mais ça concerne d'abord les femmes qui "subissent" la grossesse (une grossesse ce n'est pas toujours anodin, d'autant plus si elle n'est pas désirée). Par ailleurs, le plaisir des femmes est encore aujourd'hui le parent pauvre du rapport sexuel hétéro (malgré des changements dans les mentalités - à ce sujet je vous conseille
le beau reportage des Pieds sur Terre sur la "rééducation" du périnée pour avoir plus de plaisir, la discussion à ce sujet peut être intéressante). Si les hommes veulent absolument éviter le risque d'un enfant non désiré, ils peuvent toujours mettre un préservatif (même s'il y a des cas où ce n'est pas possible pour des raisons d'allergies par exemple - encore existe-t-il peut-être des alternatives, je n'en sais pas plus). Mais je veux dire : pourquoi culpabiliser les femmes ainsi ?
D'autant que le reportage montre que les femmes se heurtent à des obstacles pour obtenir, par exemple, la pose d'un DIU.