Il se passe un truc à la fois triste et cool.
Donc avec le garçon on a continué à parler avec 72h d'attente entre les messages (génial) jusqu'à ce qu'il me demande si j'avais réfléchi à ce que je voulais. Je passe sur les détails mais j'ai essayé de ne pas trop me mouiller, d'essayer de voir ce que lui voulait en premier, et en gros il a passé des bons moments avec moi mais ne sait pas s'il veut quelque chose de sérieux avec moi tout de suite. C'était très flou, genre comme s'il laissait la possibilité que ça arrive un jour, mais qu'il ne pouvait pas savoir pour l'instant. Qu'il ne voulait pas juste un plan avec moi non plus (sans préciser ce qu'est "plan" ou "pas plan" pour lui). Bref le manque de clarté à l'état pur. Bien sûr, j'ai immédiatement réagi en me disant que je ne lui avais pas plu, qu'il voulait juste du cul, que c'était encore un connard qui essayait de me manipuler, que c'était toujours pareil, que la vie c'était nul bref, vous voyez le topo. Mais une amie m'a dit "Vog, on ne lit clairement pas la même chose, il ne dit pas que tu ne lui as pas plu, il t'explique son mode de relation". Ok, soit. Et puis là je ne sais pas, j'ai senti qu'il fallait que je finisse cette histoire, mais avec classe. Je ne sais pas comment bien expliquer, mais j'ai toujours la sensation que d'habitude, je finis mes histoires d'une manière qui me dévalorise, me fait passer pour la rageuse, ou celle qui se prend le râteau, bref. Comme avec mon ancienne amie, j'ai eu l'impression qu'il fallait que je m'affirme et que je fasse le truc que je n'arrive pas à faire depuis des mois : reprendre le contrôle. Alors j'ai écrit très clairement ce que je voulais : "Je ne sais pas si je veux entamer une relation sérieuse avec toi en particulier vu qu'on s'est peu vus, mais par contre c'est une relation sérieuse que je recherche, et tout le reste, du plan hebdomadaire vite fait à l'ami avec qui on couche pour le fun, ce n'est pas ce que je veux. J'ai l'impression que nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes là-dessus ?". Je ne sais pas, ça m'a fait un bien fou d'envoyer ça. D'être claire, d'affirmer mes besoins. Il m'a répondu dans la nuit "Je pense aussi, en général j'aime bien commencer comme ça (par une amitié avec sexe, j'imagine) avant de passer à une relation plus sérieuse". Pas du tout ce qui me correspond donc, un vrai nid pour mes angoisses ce genre de fonctionnement, avec un potentiel de manipulation et de déséquilibre énorme, donc ça confirme tous mes doutes. Bien sûr que je ne veux pas d'un mec qui me met la bague au doigt du jour au lendemain, bien sûr que toute relation au début a sa part d'incertain, mais alors un mec qui me dit "on a qu'a commencer par être potes de couette et on verra ensuite", non. C'est typiquement le genre d'histoire qui peut briser le coeur, et j'aimerais avoir les stats sur le nombre de sexfriends où l'un des deux ne finit pas par souffrir et subir la relation parce qu'il espère plus et que ce plus n'arrive jamais. Là j'ai l'impression qu'on me tend une carotte au bout d'un bâton, genre "peut-être qu'un jour je dirai oui, alors vas y on baise et je verrai". Bah non, en fait. Justement, la limite que je me suis mise aujourd'hui, c'est de ne plus jamais coucher avec un gars s'il n'y a pas d'engagement sérieux dans notre relation, une vraie volonté de voir à quoi ça peut mener, quitte à attendre plusieurs semaines ou mois. Alors j'ai préparé le message d'au-revoir, un truc cool qui insinue qu'on arrête là mais qu'au plaisir de le croiser au hasard un jour. Ce qui n'est pas tellement vrai, car je suis un peu en colère, sur le fait qu'il manque de clarté, qu'il faille lui tirer les vers du nez, lire dans ses sous-entendus, qu'il ne se fie pas à ce que j'ai déjà dit pour savoir ce que je veux, qu'il propose un truc casse-gueule alors que j'ai clairement dit que ça m'angoissait qu'il puisse n'être là que pour le sexe, mais bon je veux être classe. J'ai ajouté aussi un "ce que tu proposes est pile ce qui ne me correspond pas, et d'ailleurs cette nuit là il était criant que c'était l'objet de mon angoisse
", histoire de lui dire hé ho, c'est un peu évident quand même que je vais dire non. J'ai fait exprès de mettre du jargon de psychologue, car il l'est. Psychologue que dans son emploi, d'ailleurs ! Même avec un master en sciences humaines on peut en arriver à proposer du cul à une fille qui a exprimé cinq fois qu'elle ne le veut pas, my god. (Bon, j'exagère peut-être un peu, mais ça fait du bien de bitcher aussi). En tout cas j'en ai marre d'être celle qui chiale, qui subit, qui se fait ballotter, alors je vais partir sur des traits d'esprit, avec à la fois de l'affirmation et de la dignité. Il faut donc que je l'envoie. Je vous avoue que ce n'est pas rien, ce mec a cristallisé tellement de choses que j'ai encore du mal à saisir. Mais quand je l'aurai envoyé, je serai au moins libre de toute obsession. Mais seule, sans crush et sans Tinder.
(quelques édits pour que j'ai l'impression d'avoir vraiment tout dit)