Pendant l'adolescence, en particulier au lycée, la phrase ''Aide-toi le ciel t'aidera'' me tapait vraiment sur les nerfs. À ce moment-là, je me sentais incapable de rien, j'étais complètement pétrifiée d'angoisse. Pourtant j'étais plutôt volontaire, sérieuse et j'essayais à tout prix de me battre. Mais mes angoisses étaient tellement envahissantes qu'elles m'entravaient dans le moindre de mes actes. Vu de l'extérieur on aurait pu dire que j'étais plutôt passive parce que j'avais honte et je cachais mes émotions. Mais intérieurement, je mettais une énergie tellement folle pour le moindre truc que ça m'épuisait. En fait je crois que je me débattais plus que je ne me battais. Du coup, même si je faisais tout ce que je pouvais, j'agissais assez peu. Et moins on en fait, moins on a d'expérience, moins on progresse, moins on se connait et plus on angoisse. Il se crée un décalage entre soi et les autres qui ont pu expérimenter. Et puis on peut agir beaucoup mais de manière fébrile, sur le coup de la panique. On n'envisage alors pas les problèmes avec assez de recul. Ce sont des raisons extérieures qui m'ont permis d'évoluer : j'ai changé d'environnement, j'ai dû me débrouiller seule et constater que finalement je n'étais pas si incapable que ça.
Maintenant je comprends un peu mieux l'expression aide-toi le ciel t'aidera. Avant, pour moi, la solution à mes problèmes de pouvait venir que d'en haut (de mes parents entre autres). Maintenant je suis un peu moins angoissée, j'interagis plus avec les autres et je m'aperçois que c'est une foule de petites choses accomplies mises bout à bout qui peuvent faire évoluer la situation.
Je dirais que la maturité ce n'est pas seulement avoir des préoccupation d'adulte, faire des projets sur le long terme, c'est beaucoup plus profond. C'est être au clair avec ses fragilités, ses forces, savoir maîtriser ses émotions, se connaître, savoir rebondir sans se décourager, avoir des relations à peu près apaisées avec les autres etc. Je pense que je gagnerais grandement en maturité quand j'aurai trouvé un certain équilibre. Ne pas m'auto-flageller mais ne pas me surprotéger non plus. Être douce et ferme avec moi-même en somme.