theodora-;4307997 a dit :
chandernagor;4307693 a dit :
J'avoue que je ne comprends pas trop pourquoi certains rêves se voient disqualifier, juste parce qu'ils sont très répandus... Quand on rêve de telle ou telle chose, pourquoi est-ce-qu'on irait se préoccuper de savoir si ce rêve est très partagé ou pas? Les gens ne vont pas s'arrêter de rêver des Etats-Unis ou d'une librairie à cupcakes, juste parce que c'est devenu trop mainstream et qu'ils sont vraiment trop cons de se croire seuls à rêver de ça
Ben parce que ça donne quand même une indication de tes "chances" d'y parvenir. Sur 1000 filles qui rêves d'ouvrir un bookshop, y'en a peut-être 1 qui le fait en réalité. Du coup, prendre ce rêve pour un projet au seul motif que ça te plairait vraiment beaucoup, ça parait très très naïf.
Ce qui me parait très très naïf, c'est de croire qu'on peut se contenter de rêves pragmatiques pour avancer...(mais je ne suis pas sûre qu'on ai la même définition du rêve en fait...).
Dans ma conception personnelle des choses, on a parfaitement le droit de rêver pour rêver, même si c'est totalement irréaliste. Parce que les rêves découlent de notre faculté d'imagination et de projection, c'est ce qui nous permet d'être créatifs et originaux dans notre façon d'appréhender le monde, et c'est comme ça qu'on fait des découvertes, qu'on perçoit les opportunités et qu'on avance. C'est pour ça qu'à mon avis, limiter nos rêves en fonction des contingences matérielles, personnelles, logistiques ou autres, qui pourraient entraver leur réalisation bah... ça limite sérieusement les perspectives! Si je ne devais rêver que de choses parfaitement à ma portée dans l'immédiat parce que le reste est de toutes façons trop illusoire, ben je retournerais fantasmer sur ma prochaine brosse à dent Et de toutes façons, il ne s'agirait même plus de rêve, puisque par définition, un rêve comporte une part d'inaccessibilité qu'il faut surmonter si on tient à le réaliser (sinon c'est juste plus un rêve!). Donc clairement, à mes yeux, rêver de façon "pragmatique" c'est complètement contraire au principe même du rêve, et c'est se clouer soi-même au sol. C'est s'interdire d'envisager autre chose que ce que l'on a déjà, et c'est nier nos propres ressources d'évolution, d'adaptation et de créativité. Si certaines personnes handicapées circonscrivaient leurs rêves à leur condition physique, il n'y aurait tout simplement pas d'handisport!
Donc bon, je ne nie pas que ça puisse être difficile pour ta pote et qu'elle traverse pas mal de frustrations et de déceptions, peut-être aussi qu'elle a dû faire un paquet de compromis avec la réalité, mais là n'est pas l'essentiel au fond. Si elle a pu non seulement imaginer ce projet, mais aussi le concrétiser, ça veut dire qu'elle a en elle les ressources qu'il faut pour reconsidérer sa façon de travailler et améliorer sa situation présente, ou alors se réinventer et trouver une autre activité à laquelle elle saura donner du sens. Après, je ne dis pas non plus qu'il faut se lancer dans absolument n'importe quelle entreprise bille en tête, sans en avoir considéré les risques et les difficultés! On a parfaitement le droit de renoncer à un projet parce qu'on ne se sent pas à la hauteur de sa réalisation. Mais c'est juste que ça ne doit pas non plus nous empêcher de rêver et de nous projeter. Les rêves sont faits pour être rêvés, leur concrétisation et le succès de cette dernière, ne sont qu'accessoires.