Pavé en approche.
Je sous-marine étant donné que je ne suis pas concernée, mais je suis le topic depuis sa création et je voulais malgré tout réagir (histoire que mes BU incessants ne soient pas creepy). Personnellement, j'ai été "chômeuse-maman à domicile" de septembre à maintenant (je commence un CDD demain
) et j'ai adoré ça. Parfois je me sentais un peu seule, mais globalement j'étais très bien, à m'occuper des animaux, de la maison (enfin, en partie) et de ma fille.
Ce n'est malheureusement pas une situation qui serait amenée à recommencer. Mon chéri ne gagne pas assez pour faire vivre notre famille tout seul. On en a déjà plus ou moins parlé, et ça ne le dérangerait pas du tout que je reste à la maison si c'était possible. De mon côté, ce n'est pas du tout un schéma familial ! Dans ma famille, les femmes ont toujours travaillé et dénigré les femmes au foyer. Je sais, c'est pas beau, mais j'énonce les faits. Toute ma vie, j'ai entendu ma mère me dire "ta grand-mère s'est battue pour que son salaire lui appartienne. Tu sais, à son époque, l'argent de la femme appartenait à son mari, tu te rends compte ? Etre une femme au foyer, c'est être dépendante, et faible. Il faut que tu travailles, tu ne dois jamais dépendre d'un homme, surtout financièrement, jamais !". Les femmes au foyer, à ses yeux, ne servent à rien, n'en branlent pas une et n'ont pas d'utilité. Il faut savoir que pour ma mère, et ma famille en général, ta valeur dépend énormément de ton travail. Pas de travail = pas de valeur ou moins de valeur...
Et pendant longtemps, sans pour autant dénigrer comme elle les femmes au foyer, j'ai gardé en tête cette idée que je
devais travailler (dans le sens, être salariée par exemple). Mais ce n'est pas du tout dans mon caractère. Je suis profondément stressée par le travail, quel qu'il soit, par les horaires, les contraintes. C'est très difficile pour moi. Je le fais et le ferai parce que je n'ai pas le choix, mais tous mes choix de vie s'orientent notamment autour de l'objectif d'avoir à travailler le moins possible (couplé à des idéaux d'écologie, d'autogestion, d'autonomie énergétique et si possible alimentaire, etc...
mais je dévie du sujet). Ce qui me motive et m'oxygène dans la vie, c'est la famille que j'ai construite avec mon chéri. Rien ne m'apaise et ne me rend plus heureuse que d'être chez moi, avec eux. Alors clairement, y consacrer mes journées c'est le rêve pour moi. Passer du temps avec eux ou passer du temps à agrémenter leur vie, à la leur simplifier ou améliorer = bonheur !
Bien sûr, je sais que ma fille ne resterait pas un bébé toute sa vie, hein (dommage d'ailleurs). Elle irait à l'école et ça libérerait des heures entières dans mes journées, d'où l'idée d'un petit temps partiel pour m'occuper. J'ai énormément de projets, je ne serai pas (toujours) inactive ! Et puis pour repartir sur l'idée du projet de vie écolo tout ça, bah il faudrait bien s'occuper du potager et du verger, entretenir la maison et l'espace des animaux, préparer à manger (je me suis découvert une passion pour faire le pain et les brioches
), tout ça. J'ai des envies d'écriture depuis longtemps, que je reprends et délaisse et reprends et délaisse continuellement. J'aimerais suivre des cours en auditeur libre sur plein de sujets à l'université, sans pression, ou des MOOC. Le bénévolat me tente depuis des années, et depuis quelques temps, l'idée de m'investir concrètement dans la cause animale (notamment en ce qui concerne la maltraitance des animaux domestiques) me titille. Bref, des occupations (utiles pour la plupart en plus), j'en aurais ! Mais ce ne sera(it) pas avant des années tout ça.
Contrairement à l'idée que se fait ma famille des femmes (ou hommes) au foyer, j'ai l'intime conviction que c'est un "métier" passionnant et qui peut être particulièrement utile ou valorisant. Evidemment, si la personne reste devant sa télé toute la journée, ce n'est probablement pas le cas. Mais quelqu'un qui s'investit dans l'éducation de ses enfants (en terme de temps je veux dire, il est évident qu'en terme d'implication, des parents qui travaillent sont tout aussi concernés hein), ou qui se cultive par mille et une façon (les MOOC, les cours par correspondance, la lecture, les clubs, les groupes de discussion, etc... que sais-je), ou qui donne de son temps et de son énergie aux autres (association de parents d'élève, bénévolat, etc... là aussi les possibilités sont quasi infinies), ou tout simplement participe au bien-être et au confort de sa famille/de son conjoint de la façon qui lui plaît, ne peut pas à mes yeux être considéré comme un déchet de la société. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi c'est aussi mal vu, tout comme les chômeurs sont mal vus
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