Coucou, moi aussi je me suis engagée dans le parcours chirurgie bariatrique. J'en suis arrivée au point où mon poids m'handicape à la fois psychologiquement et physiquement.
L'année dernière, j'ai souhaité refaire du kayak, je me suis inscrite dans un nouveau club, sauf qu'impossible de trouver un kayak dans lequel je puisse rentrer (
) et je sois à l'aise. Il y avait bien des modèle plus gros que la normale, mais plutôt faits pour des hommes (ou des personnes avec un bassin moins imposant). Autant vous dire que j'ai du partir rapidement pour éviter de fondre en larmes devant tout le monde.
Physiquement donc, je ne peux plus faire le sport que j'aime ; je me fatigue très vite ; j'ai régulièrement mal au dos, et tous les soirs, une fois rentrée à la maison, une fois assise, je ne peux plus marcher normalement, j'ai les pieds en compote.
Psychologiquement, je suis introvertie et mon poids n'arrange rien, j'ai l'impression d'être jugée H24 et même dans mon boulot (difficile de se sentir légitime quand tu vas parler d'équilibre alimentaire aux enfants qui te demandent chaque année si c'est parce que tu manges trop de gras et de sucre que tu es grosse..., ou quand un parent ne connais pas ton nom et qu'il demande aux autres enseignants où est "la dame forte / la grosse dame" avec le geste qui va avec...
)
L'épisode "kayak" a été un déclic : je réfléchissais à la chirurgie bariatrique depuis un moment déjà, j'ai lu tout ce qu'il était possible de trouver sur internet à ce propos. J'ai jamais réussi à maigrir durablement, au pire je reprends tout ce que j'ai perdu avec deux kilos en prime en mode "tu as essayé de te débarrasser de nous ? Tiens, prend ça dans les dents !". Donc j'ai demandé une lettre à mon médecin traitant et j'ai pris RDV grâce à doctolib avec un chirurgien spécialisé dans l'obésité.
J'ai eu un premier RDV avec le chirurgien en mars, qui m'a expliqué qu'avec mon profil, il était quasi-impossible de perdre du poids sans aide. Ensemble, on est partis pour envisager une sleeve-gastrectomie. Il m'a donné plein d'ordonnances avec une liste de professionnels avec qui il a l'habitude de travailler, mais j'étais libre de faire appel à d'autres spécialistes. C'était à moi de prendre RDV un peu partout dans un intervalle de 4 mois puisqu'en juillet, j'avais le deuxième RDV avec le chirurgien.
Du coup, j'ai fait comme j'ai pu, j'ai fait tous les examens, en bref :
- ECG avec le cardiologue (bonjour la grossophobie
),
- rdv mensuels avec une diététicienne,
- pneumologue pour le test d'apnée du sommeil,
- dentiste pour vérifier l'état des dents,
- endocrinologue,
- gastro-entérologue pour l'affreuse gastroscopie et bingo, j'avais l'helicobacter pylori, 14 gélules à prendre par jour pendant dix jours
.
Dans l'ensemble, tous ces rendez-vous se sont bien passés, mais c'était pénible de devoir s'arranger pour prendre tous ces rdv dans le temps imparti, surtout qu'au final, il a fallu voir tout le monde deux fois. J'aurai vraiment préféré avoir tous ces RDV en bloc.
Malheureusement impossible d'avoir un rdv gynéco : personne ne prenait de nouveaux patients, ou alors après la date butoir. J'ai finalement accepté sur mes heures de boulot (il aurait fallu que je parte 30 minutes avant la fin des cours, je suis enseignante) mais ma demande d'autorisation d'absence a été refusée...).
Et le pire RDV aura été celui avec la psy. Elle était sur la liste du chirurgien, donc j'y suis allée les yeux fermés et ... c'était une catastrophe.
Je suis une personne très introvertie, donc c'était pas facile de parler. Même si je sais clairement que MON obésité relève d'un problème psychologique à 70%, j'y ai réfléchi depuis longtemps et je pensais qu'elle serait ouverte. Mais je me suis montrée timide, je n'arrivais pas à répondre aux questions qu'elle formulait bizarrement.
Elle m'a donné un autre RDV le temps d'écrire le bilan qu'elle me donnerait à transmettre au chirurgien. Et là, une semaine avant la date butoir, deuxième rdv avec elle pendant lequel j'ai eu le malheur de lui dire que c'était difficile pour moi de "croire à la psychologie" et elle l'a pris comme une attaque envers elle. Elle est montée au créneau, en disant que c'était une discipline scientifique, qui avait fait ses preuves, et a commencé à m'attaquer sur ce que les gens pensent des enseignants
! J'ai même pas pu placer que j'ai une licence de psychologie, donc oui je sais que c'est une discipline scientifique, qui peut se montrer vraiment utile quand il y a de l'échange. Elle m'a même pas fait payer en disant qu'elle regrettait d'être venue aussi tôt (9h) pour moi vu que j'étais aussi fermée. Je suis sortie de là démoralisée, sachant qu'en plus le deuxième rdv chirurgien serait inutile puisque je n'avais pas l'aval d'un psy.
Donc une semaine plus tard, je vois le chirurgien. La psy l'avait appelé pour lui dire que j'avais refusé d'échanger avec elle et donc que ce n'était pas une bonne chose de me faire opérer alors que j'étais si fermée. Il a contacté rapidement les autres professionnels pour voir s'ils avaient le même avis et heureusement, ils ont dit que pas du tout, j'étais plutôt positive et qu'ils avaient pu communiquer avec moi. Donc il en profite pour me rappeler que cette opération ne pourra pas se faire sans suivi psychologique à côté. Et m'indique que mon dossier est "bloqué" en attendant.
Déçue puissance mille.
J'ai vu mon médecin traitant il y a un mois qui m'a demandé où j'en étais et je lui ai raconté brièvement, sans donner le nom de la psy. Tout de suite il m'a demandé si c'était bien Mme M. dans ma ville ! Je confirme que c'était bien elle, et il me dit qu'ils avaient eu plein de problèmes avec elle, comme quoi elle racontait n'importe quoi aux patients.
Avant il consultait dans le même bâtiment qu'elle, et qu'avec les autres professionnels de santé, ils avaient voulu la faire partir, puisqu'elle profitait de la présence d'autres médecins pour appuyer sa crédibilité. Et que finalement, ils ont tous déménagé dans une maison de santé sauf elle. Mon médecin m'a dit qu'il allait contacter le chirurgien pour discuter du fait qu'elle soit recommandée par un chirurgien. Il m'a aussi appris qu'elle n'était pas psychologue mais psychothérapeute. J'avoue que comme elle était sur la liste proposée, je me suis pas posé de question, j'ai pris contact avec elle car c'était une des seules dans ma ville.
J'ai finalement pris RDV avec une gynéco dans ma région d'origine à 1 000 km de chez moi que j'irai voir pendant les vacances de Noël. Et j'ai pris RDV avec une autre psychologue, mais j'avoue que ça m'a vraiment démoralisée, et que j'ai mis les démarches sur pause depuis juillet et que je m'y remets seulement maintenant.
Je sais que ce n'est pas une solution miracle qui va résoudre tous mes problèmes, mais j'espère pouvoir me sentir mieux dans mon corps. J'essaye vraiment depuis longtemps d'aimer mon corps tel qu'il est, mais ça m'est impossible en l'état. Malgré l'injonction à se sentir belle "comme on est" moi, j'y arrive pas. Depuis que j'ai 10 ans, j'évite tant que possible d'apparaître sur la moindre photographie. En bref, j'ai envie de me sentir belle et en bonne santé.