Le topic des profs ou futurs profs !

[Humming]

Oh ben il y a une classe, mais comme je me réjouis de terminer l'année scolaire pour m'en débarrasser... . Insupportable. Irrécupérable. L'histoire ils s'en balancent mais comme jamais... ils me bouffent toute mon énergie!!!!
J'espère juste ne pas les ravoir l'année prochaine...

 

[Arc-en-Ciel]

J'ai beaucoup de mal avec ma classe. Des PS... Jamais j'aurais imaginé que des gamins de 3 ans me boufferaient toute mon énergie.

Il y a les mal élevés, mais aussi ceux qui ne comprennent pas quand je parle français. C'est très dur pour moi, et pour eux aussi. Je ne sais pas garder le calme en coin regroupement, même une histoire a du mal à intéresser les non francophones. Il y a une telle différence de niveau entre les rares "bons" et les plus en difficulté que j'ai du mal à trouver le juste milieu pour capter toute leur attention J'ai honte face à l'ATSEM, elle doit se dire que je suis archi nulle ! J'ai l'impression de ne rien leur apprendre.

Je ne veux jamais y retourner, quand j'y suis, je subis. J'essaie de ne pas trop crier pour garder une bonne ambiance de classe, mais ça ne marche pas alors je crie. Je sais pourtant que ce n'est pas LA solution.

Pour les ateliers, tout ce que j'avais prévu ne fonctionne pas. J'ai pourtant pris des trucs ultra simples ! Franchement la petite section, c'est chiant, on peut rien faire.

Aussi, il y a des petits que j'ai envie d'éclater contre le mur tellement ils sont pénibles. Une chance que je sois ultra patiente !

Vivement vendredi soir !

C'est de toute façon très difficile d'intéresser des non-francophones avec une histoire ; si un mec qui parle russe me raconte une histoire dans sa langue, je vais aussi avoir du mal à accrocher.
Ceci dit, je sais combien la maternelle bouffe l'énergie, je trouve qu'en temps présentiel en classe, c'est beaucoup plus intense qu'en élémentaire (même si en contre-partie le temps de prep est plus light). Après, quand je commence à perdre patience j'essaie toujours de garder bien en tête qu'ils n'ont que 3/4 ans, et que nos journées de classe sont vraiment longues pour eux. Quand j'étais à la fac et que j'avais cours de 8h à 16h, je pétais déjà un plomb sur ma chaise à la fin de la journée, alors qu'est-ce que ça doit être long pour eux aussi ! (bon, j'essaie de garder ça en tête, mais j'ai une de mes quatre classes dans laquelle je dois vraiment faire preuve de tout mon self-control pour ne pas en clouer quelques uns au plafond parfois )

Le regroupement, je trouve que c'est ce qu'il y a de plus difficile. Concrètement, c'est IMPOSSIBLE d'obtenir l'attention des 25 en même temps, il faut faire un stock d'activités de rupture et de "trucs" pour recentrer leur attention quand ça part en couille (jeux de doigts, comptines, jeux d'observation, jeux de miroirs...). Il y a des moments aussi où rien ne marche, et où on se sent supra-nulle, mais là encore il faut relativiser. Ce n'est pas parce que ce que tu proposes parfois ne fonctionne pas que tu es nulle ; en plus, tu démarres, tu arrives dans une classe que tu ne connais pas, dont tu ne connais pas le niveau ; c'est difficile aussi, hein, de "savoir" d'emblée ce qu'on peut leur proposer, ce qu'ils réussiront à faire. Même dans des classes qu'on connait bien, on a souvent besoin de rectifier le tir parce qu'on prévoit des trucs trop ambitieux, ou trop simples, ou trop longs, enfin bref.

Voilà, je te souhaite du courage pour cette fin de stage en tout cas !

 

[Marie Obrigada]

Journée d'enfer, je crains d'avoir bientôt des parents contre moi (ou alors c'est ce que certaines élèves veulent me faire croire).

 

[Ziggie]

J'ai beaucoup de mal avec ma classe. Des PS... Jamais j'aurais imaginé que des gamins de 3 ans me boufferaient toute mon énergie.

Il y a les mal élevés, mais aussi ceux qui ne comprennent pas quand je parle français. C'est très dur pour moi, et pour eux aussi. Je ne sais pas garder le calme en coin regroupement, même une histoire a du mal à intéresser les non francophones. Il y a une telle différence de niveau entre les rares "bons" et les plus en difficulté que j'ai du mal à trouver le juste milieu pour capter toute leur attention J'ai honte face à l'ATSEM, elle doit se dire que je suis archi nulle ! J'ai l'impression de ne rien leur apprendre.

Alors pour commencer, ne sois pas parano vis à vis de ton ATSEM qui ne te juge sans doute pas (ou si elle le fait, tu t'en fous, tu fais comme tu peux, et basta). C'est essentiel de savoir tirer profit de son ATSEM en maternelle, c'est le partenariat qui rend le travail plus facile pour toi, et plus intéressant pour vous deux et les enfants.
Personnellement, j'ai un mal fou à déléguer mais j'ai fini par apprendre, mais j'avais une ATSEM géniale, ce qui aide aussi.
N'hésite pas à lui montrer ce que tu veux obtenir des élèves, pour qu'elle ne fasse pas les choses à l'envers ou à la place des élèves, et n'hésite pas à lui donner un groupe en charge une fois les bases établies.

Concernant les non francophones, il faut théâtraliser à mort. Quand tu racontes une histoire, utilise des images, des imagiers, des illustrations, utilise tes mains, exagère les expressions de ton visage. Non seulement tu auras leur attention mais en plus ils engrangeront du vocabulaire.

Je ne veux jamais y retourner, quand j'y suis, je subis. J'essaie de ne pas trop crier pour garder une bonne ambiance de classe, mais ça ne marche pas alors je crie. Je sais pourtant que ce n'est pas LA solution.

Le secret de la maternelle c'est de savoir moduler sa voix. Quand tu exiges leur attention, élève là, et quand ils sont intéressés, chuchote. N'hésite pas non plus à utiliser des rituels sonores : musique de rangement, carillon pour le rassemblement, baguette magique pour le comptage...

Pour les ateliers, tout ce que j'avais prévu ne fonctionne pas. J'ai pourtant pris des trucs ultra simples ! Franchement la petite section, c'est chiant, on peut rien faire.

Alors là j'ai envie de te dire GROSSE ERREUR. Les Petites Sections sont un trésor, tu peux attirer leur attention avec un rien, ils sont à l'âge des découvertes où tout est magique. Sers t'en. Ensuite c'est l'âge où ils apprennent le maximum de choses, il suffit de leur donner les clefs, et le temps pour !
Vraiment, c'est une classe très importante. Les jeux d'imitation, les comptines, et surtout n'oublie pas de les faire MANIPULER.

Si t'as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas. La maternelle, c'est le pied une fois que tu sais tenir ta classe et quand tu as trouvé comment les intéresser. Ne sous estime pas les rituels, c'est hypra important, ça les socialise, les autonomise, et les cadre.

 

[Marie Obrigada]

Grosse remise en cause ce matin, rien ne va plus, j'hésite à partir sur un coup de tête. Je n'arrive pas à me faire respecter. Je commence vraiment à voir que les apprentissages ne vont pas se passer comme ils le devraient à cause de l'ambiance de classe, de mon manque d'autorité... Je vois bien que je cumule les erreurs en ce moment, j'agis à chaud et cela ne passe pas.

J'apprécie ce métier mais je me demande vraiment si j'ai le tempérament pour, c'est quand même la deuxième fois que je perds peu à peu le contrôle. Je crois que je suis trop immature pour poser un cadre aux élèves, je suis trop effacée et ennuyeuse pour qu'ils m'écoutent.

 

[Marie Obrigada]

Bon bah finalement, je reprends du service en maternelle jusqu'à la fin de l'année scolaire.
J'ai une classe PS2 de 14 élèves. Ils ont déjà eu 4 institutrices différentes depuis le début de l'année. J'espère que ça va aller...

4 instits déjà ?! Comment ça se fait ?

Possible que tu ne sois pas tout à fait prête à assumer autant de responsabilités pour le moment (je dis ça mais je ne te connais pas)... Je voudrais juste te dire qu'il ne faut pas que tu te rabaisses comme ça, je suis sûre que tu vaux 1000 fois plus ! Tu dis ça parce que tu as un coup de mou, ça arrive à tout le monde...

Je pense que si tu n'étais pas faite pour ce métier :
1) Il est, à mon sens, trop tôt pour en être certaine. Tu pourrais avoir des regrets plus tard...
2) Tu aurais abandonné depuis un petit moment, or tu fais apparemment tout pour que ça se passe bien, tu t'es investie pour tes élèves. J'en connais plein qui n'en fichaient plus une quand ils ont su que ce métier n'était pas pour eux.

Termine ton année, repose-toi cet été et tu verras :chat: J'ai une amie qui a été dans ton cas, elle voulait tout arrêter. Tout le monde lui a conseillé de persévérer, et finalement elle est super heureuse dans son métier maintenant, il lui fallait juste le temps d'accumuler de l'expérience

Pfiou et ben, ça fait mal (surtout un vendredi soir après une énième journée difficile et la réception du rapport de ma visite conseil). Ca me fait mal d'admettre que je ne me sens pas assez mature pour être prof, quej me sens trop proches de mes élèves pour ça alors que je suis la plus vieille des apprentis profs de ce topic. Mais je constate en effet que j'ai un réel problème avec le fait de me sentir adulte depuis que je suis entrée dans la vie active, et cela s'est drôlement accentuée depuis que je suis la personne qui doit penser pour tout un groupe (depuis que je suis responsable d'une classe, depuis septembre donc).

Je ne sais pas si je suis faite pour ce métier et c'es vrai qu'il est bien trop tôt pour le savoir, mais ce que je sais c'est que même quand la gestion du groupe est difficile j'en tire du plaisir. La question n'est pas vraiment là. Quand je me demande si je suis faite pour ça, je me demande surtout si j'ai le tempérament pour, si j'arriverai à être suffisamment exigente avec moi-même et surtout avec les élèves, à avoir assez confiance en moi pour être intéressante et transmettre le goût d'apprendre, à être assez organisée, etc.
Objectivement, je pense avoir le niveau "intellectuel", c'est plus humainement que je me trouve pleines de failles (énergie, charisme, exigence, autorité)
Dans l'immédiat, je ne pense pas sérieusement à arrêter car malgré tout cela me plait et j'ai l'impression de progresser (même si cette semaine je n'arrive pas à mettre en pratique les conseils de mes collègues).

J'apprends beaucoup : sur le métier, sur les enfants, sur moi et en fait le plus difficile, c'est d'apprendre sur moi : je me déçois. Mon comportement n'est pas en adéquation avec ce que je pense, avec mes valeurs éducatives (et du coup je m'interroge aussi sur ma capacité à bien élever mes enfants). Je me croyais quelqu'un de fiable, je me découvre parfois injuste, qui n'applique pas ce qu'elle dit. Je défends une éducation plus autoritaire que ce qui s'est fait ces dernières années, je me découvre laxiste, incapable de vraiment gronder. Je croyais avoir vaincu ma timidité et que ça ne m'empêcherai plus de faire ce que j'ai envie de faire, et en fait ma réserve crève les yeux des enfants et ne leur donne pas envie de me respecter et encore moins de m'écouter.

J'ai honte. Je n'ai pas l'habitude d'être confrontée à "l'échec" et surtout j'ai honte parce que je reçois pleins de conseils que je n'arrive pas vraiment à appliquer, que parmi tous les suppléants que je connais je suis la seule à galérer autant (et sur ce forum, je suis la seule aussi). J'assume et au final cela me parait presque normal et je crois que c'est ça le pire et que c'est là le noeud du problème : je n'ai jamais eu l'habitude ni l'envie d'être celle qu'on écoute et qu'on regarde.

A part ça tout va bien, vraiment.

 

[Marie Obrigada]

Bon courage avec ta classe ! T'y es jusqu'à la fin de l'année ?

Merci. J'y suis jusqu'à la fin de l'année oui. (sauf si les parents ou le directeur font pression pour m'échanger contre quelqu'un de plus compétent ou que je tombe malade d'ici là... comment ça, je frise le pessimisme ? Aujourd'hui je me "lâche"/craque pour être plus d'attaque lundi.

 

[Arc-en-Ciel]

Aujourd'hui, c'était la fête d'une de mes écoles. Cette année les différentes classes ont monté un projet danse avec une intervenante, alors nous sommes allés dans une salle de spectacle du quartier pour présenter leur travail. C'était vachement chouette. Les parents avaient ramené pleiiin de trucs à manger, donc à la fin du spectacle, on a pu manger tous ensemble. J'adore quand on sort un peu du contexte purement scolaire, on voit les gamins dans un autre cadre, les parents aussi, je trouve ça super. (et j'ai mangé un Mr. Freeze, chose que je n'avais plus faite probablement depuis ma dernière kermesse en tant qu'élève ! )

 

[Aliénor.]

Oui effectivement, tu ne peux pas partir à l'autre bout de la France mais les postes se répartissent selon ta région et non ton département..

 

[Arc-en-Ciel]

Oui effectivement, tu ne peux pas partir à l'autre bout de la France mais les postes se répartissent selon ta région et non ton département..

Les postes sont répartis sur l'ensemble de la région, mais selon ton classement, tu es affectée sur un département précis, et tu ne peux alors pas être envoyée plus loin que ledit département.

 

[Ziggie]

Aussi, je me demandais... en lisant les posts des filles qui sont prof en maternelle ou en primaire, une bonne majorité sont suppléantes ou font des remplacements... Est-ce que c'est parce qu'elles sont en année de "stage" ou est-ce que pendant les premières années, une fois toutes les études finies, on est affectés en priorité sur ce genre de poste et non sur des classes définitives, à l'année ?

Au début de ta carrière tu es affectée sur des postes dont personne ne veut (zones difficiles à pourvoir ou secteur ASH voire ZEP si tu as de la chance) ou sur des postes composés. Etant donné que ça fonctionne au barème (et donc majoritairement à l'ancienneté), au début tu galères. Mais c'est ce qui fait aussi l'expérience...

 

[Arc-en-Ciel]

Donc on n'est pas à temps complet... et donc pas de salaire complet non plus o.o Et s'ils n'ont pas de suppléances à proposer pendant plusieurs semaines, on vit avec quoi ?

Si si si, tu es à temps complet, heureusement ! Et tu as le salaire qui va avec, heureusement encore !
Si tu es affectée sur un poste de remplaçant (qu'on appelle ZIL), tu es appelée en fonction des besoins des écoles, et s'il arrive que dans aucune des écoles de ton secteur personne ne soit malade, eh bien tu te rends dans ton école de rattachement (en tant que remplaçant, tu es rattachée administrativement à une école en particulier) et tu aides comme tu peux le directeur et/ou les enseignants, mais cette journée-là te sera bien entendu comptée comme une journée de travail habituelle au niveau du salaire.

Pour ce qui est des postes fractionnés (qui sont aussi légion quand on démarre), c'est pareil, sauf que là tu fonctionnes toujours avec les mêmes classes. Moi par exemple, je suis actuellement sur un poste de décharge de direction : je suis affectée sur quatre écoles différentes, et quand les directrices de chacune de mes écoles ont leur jour de décharge administrative pour faire leur paperasse (où elles sont donc dans leur bureau et où elles ne peuvent donc pas enseigner), je viens prendre leur classe. Je n'ai donc pas "ma classe à moi", mais quatre classes différentes qui sont cependant toujours les quatre mêmes toute l'année.

Ceci dit, si tu demandes un secteur ou un type de poste dont "personne" ne veut (campagne profonde, ZEP vachement difficile, enseignement spécialisé, SEGPA...), tu peux aussi être affectée directement sur un poste plein et avoir ta classe à toi.

Les premières années, c'est un peu la loterie, mais quoi qu'il en soit, tu as toujours un salaire fixe.

(Là, je parle de l'enseignement dans le public, après obtention du concours, puisque j'ai l'impression que c'est cela que tu vises. Ce n'est pas la même chose pour les suppléances dans le privé, mais là je n'y connais rien du tout !)