Je donne à Médecins du Monde et à l'Unicef, tous les mois. Aux gens dans la rue, le plus souvent que je peux, et quand je ne le fais pas, je me sens mal, parce que l'argent je pense et un bien commun à tous, et qu'il doit être avant tout dirigé vers ceux qui en ont le plus besoin. Et ils en ont tellement plus besoin que moi. Alors je m'arrête, dès que je peux je m'assis à coté d'eux, on parle d'eux, de leurs parcours, de leur vie d'avant aussi beaucoup, comme s'ils voulaient redorer un honneur perdu avec leurs récits, mais pour moi, ils ont tellement plus d'honneur et de dignité que les gens qui passent devant en faisant semblant de ne rien voir. Je vois le temps d'un instant de leur point de vue, cette contre plongée qui enfonce, et toute cette indifférence. Je suis boursière, j'ai de quoi vivre modestement, je galère pas, alors des fois je vais tirer 10e et je donne, comme une forme de redistribution pour ce que l'Etat n'assure pas. Je vais commencer à donner de mon temps aussi. 2h de soutien scolaire par semaine à un enfant défavorisé, et 3h par semaine pour monter un projet de solidarité dans un quartier populaire, tout ca avec l'Afev. Je voudrais faire du soir aussi, distribuer des repas, faire des maraudes avec le Samu Social. Et plus tard je ferais de l'humanitaire, je construis mon parcours d'études autour de ça, je voudrais travailler dans l'aide à l'autosuffisance alimentaire. D'où ça me vient, je ne sais pas, depuis toujours un refus de l'injustice m'habite, terriblement fort. Je suis aussi au Crédit Coop, qui reverse quelques centimes à Action contre la Faim à chaque fois que j'utilise ma carte bleue, parce que je crois que rien ne rend plus heureux que le chemin qui mène à une cohérence totale avec ses convictions.