En fait, dans ce que je lis, il y a un mélange entre un discours très rationnel et une bonne gestion de l'argent qui t'ont permis de toujours t'en sortir et de ne jamais être à sec. En ce sens, en te lisant au début, je me suis dit que ton épargne était légitime, rationnelle et qu'il n'y avait donc pas besoin de t'en préoccuper ou de changer tes comportements.@whitejimmy
J'aime bien l'idée de l'argent de poche. Après tout, je n'en ai pas eu étant adolescente donc je peux bien corriger le tir en m'en octroyant à moi-même.
Avoir une somme précise dédiée aux petits plaisirs et rien qu'à ça, ça pourrait peut-être marcher. Pour l'instant, mon objectif c'est "Moins je dépense, mieux c'est". Un peu comme si ma valeur en tant que personne était liée à ma capacité à me priver. Mais si je me fixe une somme précise et que j'arrive à la tenir, ça signifierait que j'arrive à atteindre un objectif donc cette forme de valorisation pourrait également être motivante.
@DianeSeleneHecate
Je me suis ûrement mal exprimée car je ne voulais pas dire que je culpabilisais parce que j'avais trop d'argent et que je voulais m'en "libérer". Et je n'épargne pas pour épargner mais parce que mon parcours passé et les obstacles à venir me rappellent sans cesse que j'ai intérêt d'avoir de l'argent de côté. C'est mon épargne qui m'a permis de faire face à cette dépense de santé imprévue non prise en charge par la CPAM et la mutuelle. C'est mon épargne qui m'a permis d'acheter malgré la hausse des taux d'intérêts et mon petit salaire ne me permettant pas d'avoir une grosse capacité d'emprunt. C'est mon épargne qui m'a permis de faire face à la perte de mon boulot et à l'absence d'allocation chômage à cause de la longue carence. Et ainsi de suite.
Tu te demandes un peu après quel type de culpabilisation j'ai. Voici quelques éléments qui j'espère pourront t'éclairer.
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Bref. J'aimerais arrêter d'avoir peur de manquer et arrêter de culpabiliser quand je pense à faire une dépense alors que vu tout ce que je fais depuis si longtemps, j'ai quand même le droit de temps en temps de m'acheter un petit truc sans m'auto-flageller. Même si je risque de nouveau le chômage. Même si je vais devoir aider ma mère.
Le truc c'est que pour l'instant, c'est plus fort que moi. Et je le vis de moins en moins bien.
@Iscambe
C'est vrai qu'on ne sait pas si demain existera. Ou si tout ce qu'on aura économisé sera suffisant, avec le risque de se dire "Tout ça pour ça". C'est très vrai et la logique voudrait que je pense exactement comme toi. C'est maintenant qu'on vit. Moi qui ai tendance à être du côté logique et rationnel des choses, je sais que c'est comme ça que je devrais fonctionner pour les dépenses, sans tout dilapider comme tu l'as également souligné. Mais j'ai du mal à faire taire cette voix qui me chuchote le contraire.
Les regrets que tu évoques (dire non à des sorties et ne pas avoir autant de souvenirs qu'espéré, ne pas acheter un super vêtement et y penser pendant longtemps), ça me parle. J'ai des regrets avec lesquels je vis mal. Si je pense au fait que je risque d'avoir des regrets supplémentaires en me privant de trop, ça peut aider. Bon, j'ai aussi peur de regretter de ne pas avoir assez économisé mais pour l'instant, il n'y a que ce type de regrets dans la balance. Si j'ajoute aussi le revers de la médaille, je peux peut-être réussir à trouver un équilibre
Mais ensuite, j'y ai vu des angoisses irrationnelles : les objets dont tu te prives ont un coût minime. Une pince crabe ça coute 2 euros maximum. D'ailleurs, il y a un petit côté lacanien dans le fait de prendre l'exemple de la pince ^^ (je ne suis pas du tout fan de la psychanalyse, je dis ça pour rire !).
Aussi, j'ai l'impression -mais je ne suis pas sûre- de voir de la frustration dans le fait de ne pas dépenser, notamment quand tu te compares aux autres (voyages, alcools etc.). Est-ce que ton mode de vie sobre te convient ou bien tu aimerais faire ce type de dépenses pour te faire plaisir ?
Personnellement, je suis très sobre volontairement sur ces points là car je ne prends pas de plaisir dans le fait de consommer de l'alcool ou de partir en voyage, donc ça ne me manque pas du tout (au contraire ça me fait horreur). Je dépense beaucoup dans l'équitation, et j'aime avoir du temps pour moi pour me promener dans la nature : manquer de ce temps et avoir trop d'obligations, ça ça m'a frustrée par le passé.
En gros : qu'as tu envie ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Peux-tu te le permettre financièrement ? Quelles sont tes aspirations ? Pourquoi économises tu ? Idéalement, comment aimerais tu vivre ? Si tu mourrais cette année, que regretterais tu ? J'ai l'impression que tu penses beaucoup en termes de craintes (craintes pour le futur, la retraite, la maladie), et peu en terme d'aspirations, d'envies etc. Peut-être penser plus au présent, et moins au futur ? Je ne parle pas de consommation de bien, mais aussi de temps : ex : prendre du temps pour apprendre une langue ou un art qui t'intéresse etc.
Je suis tout à fait d'accord pour l'argent de poche, c'est une bonne idée. Autre approche : un tableur excel où tu calcules le montant que tu as besoin d'économiser pour être tranquille financièrement en prenant en compte les différentes configurations possibles (en étant rationnelle, sans prévoir le pire du pire avec une apocalypse mondiale). Ainsi, tu verras ce que tu peux te permettre de dépenser sans répercussions néfastes.
)
(mon CGP me propose de regarder ça et j'aimerais avoir au moins un autre avis en parallèle)
