@Lunafey Oui Trump n'a jamais appris... Mais il est quand même devenu homme politique il y a deeeees années, et même Président des USA par la même occasion
Donc je ne baserai pas mon argument en faveur de la tenue de Mélenchon sur le fait qu'il est devenu homme politique il y a des années aussi. Je ne suis, pour ma part, absolument pas convaincue que Mélenchon saura "se tenir", et d'ailleurs, je voulais d'une part remercier
@Denis d'être le (seul) contrepoids de ce débat qui tourne un peu en rond vu qu'il y a, à la louche, 80% de pro-Mélenchon actifs ici, et d'autre part, revenir sur une remarque qui a été faite il y a quelques temps mais qui m'avait chiffonnée sans que je puisse l'expliquer à ce moment-là.
Le fameux "Mélenchon est en colère, c'est une colère saine, c'est pour ça qu'il se comporte ainsi". Oui... Mais non ?
Il y a une distinction pour moi entre la colère, "saine", et les éclats de tempérament qui sont propres à la personne et pas au combat. Je suis d'accord que les deux se confondent facilement et peuvent verser davantage vers l'un ou l'autre. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre
Mais Mélenchon a déjà démontré plusieurs fois qu'il pouvait laisser son affect l'emporter sur la bienséance, et ce n'est pas une histoire de "colère saine". Depuis que j'ai connaissance de cet homme politique, je respecte son engagement militant en faveur d'une survenue égalitaire sociale, mais si Lunafey est "convaincue" qu'il saura être à sa place en tant que Président, je vois pour ma part quelqu'un qui n'a pas beaucoup de sang-froid. Je ne peux pas en faire abstraction, et pourtant, j'ai eu les deux cas de figures chez moi : si mon père est loyal au PS sans être militant ou aveugle aux dérives de son camp, ma mère a beaucoup voté les Verts et Mélenchon. Cette notion de sang-froid, que j'ai beaucoup beaucoup apprécié chez d'autres hommes politiques comme Obama, je ne le retrouve tellement pas chez Mélenchon que ça m'angoisse de savoir qu'il aura tout le pays entre ses mains. Je l'ai déjà dit la dernière fois, mais ceux qui ne savent pas travailler en équipe, qui tournent le dos aux autres par entêtement personnel, ça me rebute. Et d'autant plus quand il s'agit d'un poste à très haute responsabilité.
Alors vous allez me répondre que Mélenchon peut tout à fait prouver qu'il peut être synonyme de cohésion, mais j'attend les preuves de ça. Pour le moment, c'est pas très brillant : il n'a jamais su se retirer depuis le début de sa carrière, préférant faire cavalier seul plutôt que d'admettre qu'il pouvait faire gagner la grande gauche, et ses seuls alliés déclarés, les communistes, s'arrachent actuellement les cheveux car Mélenchon ne veut absolument pas entendre parler de la "tambouille électorale" comme l'avait évoqué quelqu'un (Denis ?). Donc en plus de prendre le beurre, il prend également l'argent du beurre en refusant de négocier quelques circonscriptions au PCF, préférant que le cas de figure FI contre PCF se produise. Ce n'est PAS une très bonne preuve que Mélenchon sait s'allier et ménager ses partenaires.
Vous qui parlez en permanence de "il faut arrêter le manichéisme, surtout sur la question de la Russie blablabla", oui, d'accord, mais ça s'appliquera donc pour tout sauf à votre candidat ?
Soyez honnêtes, Mélenchon n'est pas connu pour être un pro des négociations et des compromis, bien au contraire. "On revoie tout en Europe de fond en comble sinon on se barre", c'est pas du tout ou rien ?
Quant à la question du culte de la personnalité chez lui, je pense que
@DarkVador-au-sauna a bien résumé ce que je pense, notamment sur le fait qu'il joue à fond sur la carte "homme de la providence" que je fustige avec force (l'un des premiers points qui m'a fait m'intéresser à Hamon, qui ne joue pas du tout sur ce créneau-là, bien au contraire). Ras-le-bol des "miracles" politiques promis de tous bords, comme si la France allait aller mieux en 5 ans, qu'une seule personne pouvait porter un projet ultra ambitieux à bout de bras, et que tout le monde allait changer de mentalité du jour au lendemain parce que la France bascule FI. Hamon peut paraître du coup très en retrait par rapport aux autres, parce que je trouve qu'il a le sens commun de ne pas dire "avec moi, TOUS vos problèmes seront réglés, laissez-moi faire !". Il reconnait lui-même que son programme devrait porter ses fruits en plusieurs quinquennats, qu'il n'est pas là pour être Marraine la bonne fée mais plutôt pour insuffler un changement de direction à la politique actuelle. Mélenchon souhaite également virer de bord, ce qui fait que je ne serais pas "fâchée" s'il est élu, mais je trouve qu'il joue un jeu dangereux : déjà qu'il devra faire ses preuves en tant que premier Président étiqueté FI (comme tous les autres saufs Hamon et Fillon finalement, issus de familles politiques ayant déjà été au pouvoir), mais en plus, tout l'engouement qu'il soulève en ce moment-même devra forcément trouver sa confirmation durant le quinquennat et je me méfie du pouvoir de destruction des grandes promesses jamais tenues. Nous sommes dans un contexte particulier : les gens en ont marre du PS et de la LR, donc ils se tournent en ce moment plutôt vers ceux qui ont une saveur exotique, à savoir le FN et FI. J'ai très peur qu'en jouant la corde de la providence, Mélenchon ne tienne pas ses promesses (à cause de ou malgré lui) et que les gens, encore plus désabusés de voir que l'arc social n'est que du vent, ne se tournent en masse vers le FN, dernier bastion de la nouveauté. J'aurai préféré qu'on ne joue pas cette corde sensible et que les gens se tournent spontanément vers un programme qu'ils pensent porteur de bon-sens, plutôt que vers l'homme qui le porte, parce que "c'est Lui". Parce qu'il reste toujours des choses des programmes précédents, en bien ou en mal, mais de celui qui l'a porté ? Qui voudra se souvenir de Chirac, Sarkozy ou Hollande positivement ?
Ce que je dis est assez confus, je suis très fatiguée (poke
@Azeban, t'avais bien deviné, mais comment as-tu fait
), mais voilà, il est à mon sens important de rappeler que peu importe le candidat, ce sont les actions qui vont primer. Et si je dois faire un rapide bilan de ce qui a été précédemment fait chez tous les candidats, mais surtout chez Hamon et Mélenchon, les deux qui intéressent le plus ici pour une vision politique de gauche, je suis curieuse de ce que Hamon peut donner, et très soucieuse de ce que Mélenchon et son tempérament vont déclencher dans un cadre pareil. (Non sans noter que le Frexit a souvent été invoqué par les extrémistes nationalistes, ce qui me donne encore moins envie de laisser un tel referendum se tenir : on a vu ce que ça a donné avec le Brexit "perdu d'avance pour les Leavers", le chaos et les fausses promesses mis à jour, et le lent délitement de l'appareil [je souhaite secrètement que Sturgeon réussisse sa sortie de l'UK, que les gens se rendent vraiment compte de ce que ça fait de ne devoir compter que sur soi-même]).
Et édit super rapide sur la question de la scolarisation dès 3 ans : Juste, non. Non. Je ne vais pas tarder à devenir parent et même si je vais avoir la "chance" de passer tout mon temps à la maison pour m'occuper de mon enfant, je n'ai aucune envie d'avoir à le scolariser dès cet âge-là, que ce soit à l'école ou chez moi. Je n'ai pas envie qu'on vienne m'obliger à faire les cours à la maison si j'ai juste envie que mon bébé profite de son temps, de 0 à 4 ans, pour faire TOUT ce qu'il ne fera pas à l'école : passer du temps avec sa famille, l'emmener à droite et à gauche pour qu'il découvre le monde, lui construire un nid sain et évolutif pour qu'il puisse avoir une vraie rupture d'avec le système scolaire. J'ai passé plus de 15 ans dans ce système, je ne souhaite pas à mes enfants d'y entrer le plus tôt possible, et pardon si j'en choque quelques-uns. Mais pour moi c'est mort : à 3 ans, mon bébé vivra sa vie de bébé, je ne veux pas qu'on vienne me parler de lecture ou d'arithmétique, sauf s'il se montre spontanément curieux à ce propos. Et encore. Ce ne sera jamais une obligation qu'un inspecteur viendra notifier.