Dans cette vidéo (les premières minutes), Melenchon condamne bien les bombardements en Syrie et Assad est bien nommé
Je n'ai peut-être pas été assez claire mais j'ai bien compris qu'il condamnait le crime de guerre et les armes chimiques mais dans cette vidéo, il ne dit absolument pas qu'Assad en est responsable. Il dit "qui que ce soit qui commet ces crimes" puis cite une dizaine d'auteurs divers et variés possible qu'il faudrait poursuivre s'ils utilisaient ces armes, dont Assad mais également les Américains, les Russes, l'Arabie Saoudite ou l'Iran. Or, il réagit à une attaque dont Assad EST l'auteur. Donc non, il ne dit pas "je condamne l'usage de ces armes par Assad" mais "si Assad les utilisait, on le punirait comme on devrait punir les Américains alors certains disent c'est Assad mais je parle au conditionnel car ya un doute".
Puis ensuite, il dit quand même que ce serait bien stupide de la part d'Assad car il avait repris du terrain sur Daesh et que la guerre "risque de reprendre" genre la guerre c'est que Daesh vs Assad et elle était en train de s'arrêter avant cette attaque
Puis il ajoute que ce geste d'Assad donnerait des excuses aux Américains pour réintervenir.
Ce point rejoint un extrait de l'article de Libé que j'ai cité plus haut :
«M. Trump intervient, que croyez-vous qu’il va résulter de cette intervention ? Rien, sinon une escalade de nouveau, alors que là, on croyait qu’on s’acheminait vers…» (Vendredi, sur le plateau du 20 heures de France 2). Vers quoi ? Dommage que Jean-Luc Mélenchon n’ait achevé sa phrase. Vers un écrasement des poches de rébellions au nord, dans la province d’Idlib, la reconquête totale du territoire, par ailleurs impossible sans l’appui décisif indispensable de la Russie, de l’Iran et des milices chiites financées et armées par celui-ci ainsi que du Hezbollah, comme le prônait encore Bachar al-Assad dans un entretien accordé à un journal croate, où il déclarait ne pas croire aux négociations ni de Genève ni d’Astana. C’est vers cela, donc, que Jean-Luc Mélenchon souhaitait qu’on s’achemine : des négociations le couteau sous la gorge avec une opposition de l’extérieur divisée et réduite à l’impuissance, des milices armées au nord dans l’attente d’offensives et bombardées, et un front sud redoutant le même sort ?
Il faut rappeler que le candidat de la France insoumise n’était pas à son coup d’essai, lui qui déclarait en février 2016 qu’il était favorable à l’intervention russe en Syrie, car, selon lui, Vladimir Poutine allait «régler le problème» en élimant Daech.
Donc cette vidéo rentre bien dans ce que je lui reproche. Il condamnerait Assad si tout le monde se mettait d'accord pour dire c'est lui mais là c'est pas le cas (genre les Russes disent pas que c'est lui) donc il n'est pas prêt à prendre position là-dessus.
Ce que propose Melenchon pour la Syrie est la même chose que la position de l'ONU sur ce sujet. C'est à dire discuter avec tous les partis présent dans le conflit Syrien, éliminer Daesh et organiser des élections pour que le peuple Syrien puisse choisir son président.
Là encore je vais citer le même article de Libé :
De même, le droit international qu’il brandit comme un étendard («que les Nations unies s’en mêlent, c’est la seule autorité légitime mondiale») alors qu’il ne l’a pas défendu lorsque le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Ban Ki-moon, dénonçait en septembre 2016 les crimes de guerre commis à Alep par le régime syrien bombardant délibérément des hôpitaux avec l’appui de son parrain russe.
De même que l’obstruction systématique menée par la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU, les deux derniers blocages de résolutions datant du 8 octobre 2016 et du 28 février 2017, ne semble pas perturber celui qui se drape dans la légitimité internationale. Il préfère se complaire dans des «pudeurs de gazelle» quand il déclare, donnant du grain à moudre aux conspirationnistes de tous bords, que le responsable de l’attaque chimique doit être condamné qu’il s’agisse «du gouvernement de Bachar al-Assad, des Russes, des Américains, d’Al-Nosra, d’Al-Qaeda», alors que selon la représentante de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, Carla Del Ponte, la responsabilité du régime est certaine.
J'avoue que je n'ai pas vérifié sur ce passage s'il a vraiment ignoé les blocages de l'ONU ou pas dans ses vidéos ou ses meetings donc je me contente de citer cet article. J'accepte tout à fait toute contre-source.
La renegociation des frontières des ex-pays d'URSS avec Poutine
(Si tu as des liens sur le sujet c'est vraiment un sujet qui m'intéresse
).
Il l'avait dit au débat à cinq :
Je veux être le président de la paix et faire une conférence de sécurité de l’Atlantique à l’Oural. Il faut qu’on rediscute de toutes les frontières issues de l’ancienne Union soviétique. Rien ne sert de se montrer armé jusqu’aux dents contre la Russie, mieux vaut discuter. (...)
La frontière entre la Russie et l’Ukraine, est-elle à la fin de la Crimée ou avant? Je n’en sais rien. On doit en parler.
Rapidement, cet article résume certaines de ses positions :
http://www.la-croix.com/France/Poli...d-conference-frontieres-2017-03-31-1300836489
Cet article en version abonnée l'analyse aussi :
http://www.lemonde.fr/idees/article...s-frontieres-est-surprenant_5099276_3232.html
Pour info j'en ai débattu avec un Mélenchoniste récemment qui soulignait que Mélenchon veut une redéfinition de toutes les frontières européennes y compris l'Ecosse et l'Irlande donc j'imagine que ça doit être dans son programme? Sinon l'Ecosse et l'Irlande n'ont rien à voir avec les pays de l'ex-URSS. L'Ecosse et l'Irlande disposent des outils juridiques pour décider toutes seules de quitter le Royaume-Uni de manière pacifique et démocratique, mais du coup je ne vois même pas qui on est pour s'en mêler. En revanche, le rattachement de la Crimée à la Russie c'est une toute autre histoire et le rapport de forces n'est pas le même.
Cependant cet article explique que les frontières ont été librement confirmées dans les années 90 par la Russie et qu'il y a peu de chance que la conférence de sécurité de Mélenchon soit acceptée par les pays concernés mais l'article n'a pas été écrit par des journalistes donc j'ignore s'il est orienté idéologiquement :
https://www.slate.fr/story/143738/presidentielle-2017-la-campagne-segare-en-russie
Sur la relation Mélenchon Poutine et le problème de la frontière à l'est de l'UE.
On sait la pression que subissent les pays baltes (exemple ici :
L’Estonie s’entraîne face à la menace russe)
En fait la Russie lorgne sur tous les pays où vivent un fort pourcentage de "Russes ethniques" comme justement l'Ukraine, l'Estonie et la Lettonie parce qu'elle peut prendre le prétexte de défendre les droits de ces Russes lorsqu'elle intervient dans la politique nationale. Mais elle fait également pression sur des pays comme la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan ou le Kirghizstan pour qu'ils mènent des politiques pro-russes.
Il y a régulièrement des conflits "diplomatiques" et des grands tollés dans les médias russes quand un de ces pays décide de faire tomber une statue de Lénine ou de déprogrammer le russe de l'enseignement scolaire, ce qui montre bien que la Russie n'a pas bien 100% accepté le fait que ces pays n'étaient plus sous sa domination. La déprogrammation du russe et le retrait des statues de Lénine sont hautement symboliques, c'est une façon de marquer la fin définitive la fin du lien créé sous l'URSS. Mais c'est vécu comme terriblement choquant et insultant par les Russes.