L'une des plus récentes que j'ai pu entendre, venant de ma mère (ça va mieux depuis) en parlant de ses soirées entre amis où certains d'entre eux (les hommes uniquement et elle qui trépigne frustrée de ne pas jouer assez bien pour participer derrière avec la femme de son ami qui elle semble en accord avec le principe qu'elle n'y a pas sa place) ont l'habitude de jouer un peu de guitare/harmonica, etc.
"Avec F. on a fait les percussions derrière eux, mais comme des femmes peuvent le faire", je lui demande des explications et elle m'explique un peu perplexe que les femmes sont "forcément plus douces et sentimentales quand elles font de la musique, elles jouent d'une façon particulière", ou alors ce sont "des exceptions" et d'ailleurs dans ces moments là elle se sent bien obligée d'insister sur le fait que ce sont "des femmes qui jouent comme des hommes" (mais avec un peu de fierté en plus!) tout le long de l'histoire, comme si c'en était le point central ou qu'elle devait justifier leur présence (parfois en pensant me faire plaisir aussi, parce que c'est bien connu dans ma famille et proches-de, je suis une jeune inexpérimentée du fait de mon jeune âge, illuminé-e mauvaise-féministe -même si je n'ai jamais entendu ce mot prononcé une seule fois depuis ma naissance dans le cadre de la famille- qui saute sur tout ce qui bouge et qui n'a pas d'humour).
Bref, autant dire que mon copain batteur lui a passé un savon ce soir-là
Le plus triste dans l'histoire c'est qu'elle adore la musique et rêverait de jouer avec d'autres personnes ou pour un public, elle a même un petit don pour la guitare qu'elle a pratiquée en autodidacte plus jeune, elle continue de s'en empêcher à chaque occasion par manque de confiance et ça m'attriste parce que je la vois vraiment hyper frustrée derrière ceux qui eux jouent sans se poser une seule question. Je lui ai offert des cours de piano maintenant, elle s'éclate mais toujours en solo, je ne désespère pas qu'elle fasse son coming-out un jour