Temperance
C'est quoi être de gauche ? Le grand combat PS-UMP me fait légèrement sourire puisqu'ils s'accordent toujours sur les grandes décisions (dernièrement le MES, par exemple). Au deuxième tour, on aura le choix entre l'utlra-libéralisme "juste" (Hollande l'a dit et redit : "redressement", "rééquilibre budgétaire" etc.) et l'utlra-libéralisme tout court, pour le coup c'est suffisamment explicite. Ils se démarquent de l'UMP (pour l'instant, ça ne durera pas) seulement sur des questions sociétales.
Ce qui me fait sourire, c'est que les mesures proposées par Poutou, Mélenchon & cie ont pour objectif d'améliorer les conditions de vie de tout un chacun. En terme de dangerosité, on a fait mieux. Dangereux parce qu'ils veulent taxer davantage les gros revenus ? Ouais, peut-être dans ce cas (encore que, 100% au-dessus de 30 000? par mois, c'est assez sympa !).
Qu'est-ce qui séparait le communisme du socialisme au départ ? Pas grand chose. Qu'est-ce que tu trouves d'extrême dans leur programme ? Parce que si c'est le fait de taxer davantage les entreprises, de Gaulle a nationalisé, faudrait peut-être pas l'oublier.
Le progrès social, il n'est pas venu comme ça, en un claquement de doigts, des gens ont lutté pour obtenir du social. Fut un temps, la bourgeoisie fustigeait ceux qui se battaient contre le travail des enfants (bah oui, comment allaient-ils faire sans ces petites mains ?) et aujourd'hui, elle se bat contre un SMIC à 1700?, la retraite à 60 ans. C'est pas bien compliqué si on regarde en arrière. Tu vis avec le SMIC ? En fait, je commence à en avoir ras le bol d'entendre des personnes (de manière générale) qui vivent avec -bien- plus que le SMIC dire que "augmenter le SMIC ? Mais c'est un scandale ?!" Le coût de vie augmente, hein et ça devient -très- difficile (dernièrement j'ai appris que pour terminer la fin du mois, mon père -ce vilain chômeur- devait prendre de l'argent venant l'héritage de ma grand-mère, chouette n'est-ce pas ?). Alors si des personnes se résignent etc., grand bien leur fasse ! Mais tout le monde n'est pas forcé d'accepter un système profondément injuste.
Qu'on critique le socialisme, le communisme (sans ressortir la propagande "hou la vilaine URSS !", "le communisme est un échec ! Cuba, Chine, URSS bla bla bla du sang sur les mains bla bla totalitarisme bla bla bla".) mais qu'on étaye. Parce que les régimes communistes aient été un échec, soit (encore qu'ils possédaient des systèmes scolaires et de santé très performants, et qu'il serait intéressant de voir à quel point le capitalisme a apporté du bien-être aux russes, qui sont nombreux à regretter l'URSS et de comparer leurs conditions de vie avant-après l'URSS. On pourrait aussi s'interroger, on nous dit que le communisme nous renverrait à l'âge de pierre, mais il faudrait peut-être rappeler qu'avec le "communisme", l'URSS est devenue la deuxième puissance mondiale alors qu'elle était largement en retard par rapport aux pays européens et qu'elle était boycottée etc.). Ça me fait rire parce qu'en parallèle du démantèlement du modèle social, on entend l'UMP (et PS qui s'est rendu compte que la question de sécurité avait son importance) s'insurger contre la montée de la criminalité. Mais peut-être que c'est lié ?
Puis bon, l'anti-conformiste qui reste pétri de conformisme, moyen. Autrement, ce que je ne comprends pas, c'est comment on peut rester insensible à la souffrance d'autrui (parce que voir son "prochain" miséreux et resté pétri de certitudes quant-à l'efficacité du système, je trouve ça incompréhensible), à ce que traversent certains peuples (et on va suivre) etc. (qu'on ne vienne pas me dire "mais je suis pour le modèle social" en trouvant légitime les plans d'austérité parce que ça n'a pas de sens, faut être un minimum cohérent). Cet individualisme exacerbé m'insupporte et l'ériger en valeur, purée quoi. Il faut sortir de sa bulle un peu et essayer de comprendre que tout le monde ne mène pas un train de vie décent et que tu pourras brillamment défendre le capitalisme (et ce qui suit) autant que tu veux, va voir du côté des usines qui risquent d'être délocalisées (ou qui vont l'être) et demande aux travailleurs (qui ont souvent travaillé une bonne partie de leur vie pour l'entreprise en question), si le système leur convient, si tout va bien et si leur salaire suffit pour boucler les fins de mois. Quand on est éloigné des réalités, on peut parler avec insouciance et c'est peut-être ce qui oppose le FdG etc. aux partis comme l'UMP, le FN, le PS etc.