Euh désolée mais je me demande si vous avez lu le débat qu'on a eu hier avec @
Jehn. @
Pantaleon et moi.
Je dis pas que ce qu'on dit est génial, mais le débat a quand même évolué et ne repose pas uniquement sur "doit-on donner le droit de vote aux étrangers" car je n'ai vu personnellement aucune fille ici dire qu'elle était contre de manière catégorique, mais qui s'interrogeait.
On s'est plutôt interrogé non pas sur l'idée dans l'absolu, mais sur son application pratique, les difficultés qu'elle soulève etc... (je vais pas répéter, tout est écrit dans les divers messages.)
D'ailleurs, il me semble essentiel d'avoir à l'esprit la distinction entre droit de vote et nationalité, qui sont liées mais qui sont quand même deux notions qui reposent sur des fondements différents, et que bien souvent on confond, ce qui fait qu'on a du mal à se comprendre car nous n'avons pas la même définition, alors qu'on dit en globalité la même chose, mais sous un angle différent.
Là j'ai l'impression qu'on recule dans le débat. Oui, on est d'accord (ici) pour trouver totalement légitime de donner le droit de vote à des gens dès lors qu'ils vivent dans la société, qu'ils y contribuent, après on se demande concrètement comment cela pourrait être mis en place.
Et puis oui, Hollande parle des élections locales, mais encore une fois ici nous avons élargi la discussion, parce que l'argument de dire "c'est seulement les élections locales" ça veut dire quoi ?
Pourquoi davantage les élections locales que nationales ? Je vois pas pourquoi, pour quelle raison objective, on donnerait un droit de vote partiel, uniquement aux locales, et pas aux nationales, les deux ont une importance et des enjeux différents auxquels tout le monde devrait participer.
Les étrangers vivant ici sont autant concernés par les deux élections, je vois pas pourquoi on fait la distinction, en le sortant comme argument suprême (pourquoi ce serait normal qu'ils votent qu'aux locales et pas aux autres ? )C'est encore plus insidieux je trouve.
@
Antigone. :
Ce qui me sidère, c'est la méfiance spontanée qu'on observe beaucoup lorsqu'on parle de ce droit de vote. A mon sens, c'est la peur qui guide le non.
C'est vrai que ce refus peut reposer au départ je pense, comme tu dis de manière spontanée, sur la peur.
Mais, je crois qu'ici, sur Mad, (et donc pour d'autres personnes en France), ce n'est pas uniquement et toujours la peur qui pousse aux refus, mais plutôt une question de mise en oeuvre, de légitimité, d'encadrement, des conséquences que cela implique etc... Ce ne sont pas des notions faciles, beaucoup de gens ignorent sur quoi repose de telles notions, donc ils préfèrent dire non (genre principe de précaution) avant de réellement se prononcer. Ils veulent comprendre tous les tenants et aboutissants, pour bien comprendre le débat, et a priori, cette question peut sembler catégorique au départ, aussi bien en faveur du oui que du non, mais je crois qu'elle soulève beaucoup plus de questions et qu'elle mérite d'y réfléchir profondément.
Ce que je veux dire, c'est que je trouve que bien souvent tu as tendance à croire que ce qui guide les gens à refuser c'est la haine des étrangers (essentiellement), or, même si c'est une composante certaine chez beaucoup, ce n'est pas la seule, il y a d'autres motivations et raisons qui poussent à hésiter ou refuser, et ce sont des questions qu'on doit se poser.
Le "refus" de
Lola V. Stein par ex ne me semble pas du tout reposer sur la haine/peur des étrangers, mais bien sur une raison beaucoup plus globale de la question de droit de vote en général et dans une société.