Sur les gilets jaunes, on peut parler de la couverture super border de BFM TV ? Sur une demi-journée d'émission : cinq fois le même sujet à propos des CRS, qui se plaignent des violences qu'ils subissent (paye ta partialité, quand on voit le nombre d'endroits où le contraire est arrivé). Rien sur les témoignages de personnes gazées (parfois de manière incompréhensible). Rien non plus, sur leurs conditions de travail déplorables (19 heures d'affilée sur le terrain). Les seules personnes interrogées sont des syndicalistes qui parlent avec l'appui de leur direction. Double partialité.
Ensuite, on en parle de "l'angle éco", toutes les cinq secondes, à propos des pauvres commerçants (une quinzaine au total), qui se sont fait vandaliser ? Douze minutes sur "l'assurance à laquelle ils peuvent souscrire". Pendant ce temps, rien sur la colère qui pousse les gens à manifester. Vraiment rien. La supression de l'ISF, on en parle pas. La députée LREM qui ne sait pas quel est le montant du SMIC, on en parle pas.
Pendant que twitter est en ébullition, et qu'on voit clairement un vidéo facebook ou des CRS se changent en civil, BFM en rajoute encore un peu sur le "mobilier urbain". Parlant de "pillage", de "samedi noir", de violences inouies. Parce que les gens qui se suicident dans les hôpitaux sous dotés, c'est pas d'une violence inouie ? Parce que les fonctionnaires au bord du burn-out, c'est pas d'une violence inouie ? Parce que les mecs en intérim qui galèrent à 1100 euros par mois c'est pas d'une violence inouie ? Mais non, 20 minutes d'antenne pour le président de la chambre de commerce et de l'industrie qui explique que "la perte du chiffre d'affaire des commerçants va être tellement énorme, c'est beaucoup trop triste". Le journaliste en rajoute "pauvres commerçants et chefs d'entreprises livrés à eux-mêmes". Puis encore plus de larmes sur "les pauvres clients étrangers".
On rajoute à cela, douze minutes de discours de Marine Le Pen, diffusé tel quel. Rien sur la Réunion, rien sur le comité Adama, rien rien rien.