@Rosenrot_ Ah oui!! Dans les cultures polynésiennes aussi c'était pareil!
Par exemple, à Samoa (une île pas trop loin de la Nouvelle-Zélande et des Fidji), il y a même un mot qui désigne une sorte de troisième sexe, ce sont les "fa'afafine". Il s'agit de personnes nées hommes mais adoptant des attitudes à la fois féminines et masculines - une sorte de transexuel en somme. Et je ne sais plus les noms mais dans d'autres îles comme aux Samoa, aux Iles Cook etc. il y a aussi un mot polynésien pour désigner les transgenre et ce n'est pas une insulte, c'est simplement une désignation de ce "troisième sexe".
Dans la culture maorie aussi, il semblerait même qu'il y ait une mention de relations homosexuelles dans les légendes fondatrices (mais encore une fois, difficile de tracer à cause des noms neutres qui ont pu être réinterprété de manière "chrétienne"). Et même en dehors des légendes, il y a de nombreuses mentions chez les Européens et dans la tradition maorie de relations homosexuelles entre Maoris (surtout hommes, peu d'infos sur les femmes).
La relation à la sexualité était en gros très différente avec une répression forte des violences conjugales et une certaine liberté sexuelle (encore une fois assez normal compte tenu du fait que les valeurs patriarcales n'existaient pas).
Et cette conception de l'homosexualité a été totalement flinguée par le christianisme a tel point que l'homosexualité est encore un crime dans certaines îles et que le travestissement a été dépénalisé l'année dernière seulement aux Tonga (je crois). De plus, les violences conjugales sont très nombreuses et endémiques.
Mais malgré tout, il y a un rapport assez complexe des Polynésiens à l'homosexualité et au travestissement dans les cultures polynésiennes d'aujourd'hui.
J'ai travaillé avec des gens venus d'îles du Pacifique et j'étais assez troublée par leur attitude vis-à-vis de la transsexualité. Comme ces îles sont très chrétiennes et qu'il y a un certain machisme ancré, les hommes adhérant aux valeurs de la virilité classique, je m'attendais à de l'hostilité vis-à-vis des populations LGBT.
Mais déjà, dans l'entreprise où j'étais, plusieurs personnes étaient transsexuelles et tout le monde acceptait à 100% leur identité, même au niveau des vestiaires, des toilettes et de la relation client (on acceptait sans problème que quelqu'un ayant l'air d'un homme se maquille à un événement de prestige et porte un chignon). D'autres collègues avaient un comportement assez ambigu, qui me faisait croire qu'ils étaient homosexuels quand on m'assurait que non. Au début, j'ai cru que c'était la politique de la boite de ne pas faire de discriminations (c'était une boite très cool envers les employés) et personnellement, je n'avais jusqu'alors jamais rencontré de transsexuel dans la vie courante.
Puis je me suis rendue compte que ce n'était pas la politique de l'entreprise mais celle des collègues en général (et pourtant yen avait des centaines!) qui créait ce climat de tolérant. Les gens n'essayaient pas d'être ouverts d'esprit, c'était naturel.
Ce qui m'a le plus stupéfait, ça a été d'entendre deux mecs d'une vingtaine d'années, énormes comme des armoires à glace et qui semblaient coller aux clichés de la virilité. Ils parlaient d'une de mes collègues transsexuelles (homme biologiquement) et d'un de leurs amis hétérosexuel et ils disaient "Je crois qu'il lui plait... Enfin "elle" lui plait... Ou il?"
J'avais été vraiment perplexe de les voir aussi décontractés devant cette question d'attirance et de genre alors que je ne crois pas que la plupart des mecs occidentaux que je connais envisageraient aussi facilement que leur pote hétéro puisse être séduit par un transsexuel (c'est d'ailleurs une des blagues de Very Bad Trip, bouh il a couché avec un transsexuel!). Alors j'aurais vraiment cru que des gens de ces îles seraient encore plus intolérants.
Mais non! Et c'est comme ça que j'ai découvert que les cultures polynésiennes traditionnelles acceptaient le mélange des genres comme quelque chose de normal.
Je pense aussi que c'est pour ça que la légalisation du mariage homosexuel est passé dans l'approbation générale (sauf des Chrétiens traditionalistes), porté par un gouvernement labellisé à droite en Nouvelle-Zélande au moment même où les gens s'écharpaient sur le sujet en France et où la droite hurlait au scandale. Il y a quelque chose qui a dû subsister dans les mentalités, malgré le passage des missionnaires.
@lenjomineuse, intéressant ce que tu dis parce que j'aurais typiquement cru que la plupart des peuples africains avaient une société traditionnellement patriarcale!
Tu aurais des références?
Par exemple, à Samoa (une île pas trop loin de la Nouvelle-Zélande et des Fidji), il y a même un mot qui désigne une sorte de troisième sexe, ce sont les "fa'afafine". Il s'agit de personnes nées hommes mais adoptant des attitudes à la fois féminines et masculines - une sorte de transexuel en somme. Et je ne sais plus les noms mais dans d'autres îles comme aux Samoa, aux Iles Cook etc. il y a aussi un mot polynésien pour désigner les transgenre et ce n'est pas une insulte, c'est simplement une désignation de ce "troisième sexe".
Dans la culture maorie aussi, il semblerait même qu'il y ait une mention de relations homosexuelles dans les légendes fondatrices (mais encore une fois, difficile de tracer à cause des noms neutres qui ont pu être réinterprété de manière "chrétienne"). Et même en dehors des légendes, il y a de nombreuses mentions chez les Européens et dans la tradition maorie de relations homosexuelles entre Maoris (surtout hommes, peu d'infos sur les femmes).
La relation à la sexualité était en gros très différente avec une répression forte des violences conjugales et une certaine liberté sexuelle (encore une fois assez normal compte tenu du fait que les valeurs patriarcales n'existaient pas).
Et cette conception de l'homosexualité a été totalement flinguée par le christianisme a tel point que l'homosexualité est encore un crime dans certaines îles et que le travestissement a été dépénalisé l'année dernière seulement aux Tonga (je crois). De plus, les violences conjugales sont très nombreuses et endémiques.
Mais malgré tout, il y a un rapport assez complexe des Polynésiens à l'homosexualité et au travestissement dans les cultures polynésiennes d'aujourd'hui.
J'ai travaillé avec des gens venus d'îles du Pacifique et j'étais assez troublée par leur attitude vis-à-vis de la transsexualité. Comme ces îles sont très chrétiennes et qu'il y a un certain machisme ancré, les hommes adhérant aux valeurs de la virilité classique, je m'attendais à de l'hostilité vis-à-vis des populations LGBT.
Mais déjà, dans l'entreprise où j'étais, plusieurs personnes étaient transsexuelles et tout le monde acceptait à 100% leur identité, même au niveau des vestiaires, des toilettes et de la relation client (on acceptait sans problème que quelqu'un ayant l'air d'un homme se maquille à un événement de prestige et porte un chignon). D'autres collègues avaient un comportement assez ambigu, qui me faisait croire qu'ils étaient homosexuels quand on m'assurait que non. Au début, j'ai cru que c'était la politique de la boite de ne pas faire de discriminations (c'était une boite très cool envers les employés) et personnellement, je n'avais jusqu'alors jamais rencontré de transsexuel dans la vie courante.
Puis je me suis rendue compte que ce n'était pas la politique de l'entreprise mais celle des collègues en général (et pourtant yen avait des centaines!) qui créait ce climat de tolérant. Les gens n'essayaient pas d'être ouverts d'esprit, c'était naturel.
Ce qui m'a le plus stupéfait, ça a été d'entendre deux mecs d'une vingtaine d'années, énormes comme des armoires à glace et qui semblaient coller aux clichés de la virilité. Ils parlaient d'une de mes collègues transsexuelles (homme biologiquement) et d'un de leurs amis hétérosexuel et ils disaient "Je crois qu'il lui plait... Enfin "elle" lui plait... Ou il?"
J'avais été vraiment perplexe de les voir aussi décontractés devant cette question d'attirance et de genre alors que je ne crois pas que la plupart des mecs occidentaux que je connais envisageraient aussi facilement que leur pote hétéro puisse être séduit par un transsexuel (c'est d'ailleurs une des blagues de Very Bad Trip, bouh il a couché avec un transsexuel!). Alors j'aurais vraiment cru que des gens de ces îles seraient encore plus intolérants.
Mais non! Et c'est comme ça que j'ai découvert que les cultures polynésiennes traditionnelles acceptaient le mélange des genres comme quelque chose de normal.
Je pense aussi que c'est pour ça que la légalisation du mariage homosexuel est passé dans l'approbation générale (sauf des Chrétiens traditionalistes), porté par un gouvernement labellisé à droite en Nouvelle-Zélande au moment même où les gens s'écharpaient sur le sujet en France et où la droite hurlait au scandale. Il y a quelque chose qui a dû subsister dans les mentalités, malgré le passage des missionnaires.
@lenjomineuse, intéressant ce que tu dis parce que j'aurais typiquement cru que la plupart des peuples africains avaient une société traditionnellement patriarcale!
Tu aurais des références?