@Pinceau @The Dean
C'est vraiment une des conséquences les plus dures de la dépression selon moi, cet isolement qui s'installe peu à peu.
( Je ne cherche pas du tout à vous culpabiliser, je pense qu'il y a une seule coupable dans cette histoire, c'est la maladie )
Il y a une espèce de cercle vicieux où la personne malade non seulement n'a pas l'énergie mais ne se sent pas légitime d'entretenir des relations, parce qu'elle se sent nulle et sans intérêt, du coup elle perd effectivement de l'intérêt aux yeux de ses proches qui sont de plus en plus désemparés et s'éloignent, ce qui ne fait que confirmer les idées négatives que la personne se fait d'elle-même et entretenir son isolement progressif, jusqu'à ce qu'elle se retrouve seule avec sa maladie.
C'est particulièrement dommage, car si un travail sur soi est l'étape première et indispensable pour se sortir de cette crasse, les relations humaines, les amitiés, connaissances, sont des moteurs ( pourquoi s'en sortir si on a personne avec qui le partager? ) mais aussi des outils précieux dans le combat contre la dépression.
Après je sais que c'est extrêmement difficile de fréquenter une personne atteinte. Déjà parce qu'elle ne semble pas le vouloir elle-même, mais aussi parce que c'est une maladie qui abîme "l'être" et on n'a plus en face de nous la personne qu'on a connue et qu'on apprécie pour x aspect de sa personnalité, mais une espèce d'ombre sans réelle consistance.
Si les raisons qui faisaient qu'on aimait passer du temps avec quelqu'un disparaissent, pourquoi continuer? Surtout si ça dure dans le temps. Le problème c'est que la personne dépressive pense pareil et en vient à ne plus avoir d'idée de qui elle est et de sa valeur en tant qu'individu.
Tout ça est très compliqué, et après moult réflexions, je me suis dit qu'une bonne alternative au fait de couper les ponts puis culpabiliser, c'est de faire passer ce message : " Je ne suis pas capable de t'aider maintenant, mais dès que tu iras mieux, je serai disponible pour faire x truc ensemble, comme avant. "
Je trouve que c'est pas mal parce que ça rappelle à la personne en face qu'elle n'est pas définie par sa maladie, qu'elle a été quelqu'un avec des intérêts avant, et surtout, que ça se finira un jour.
En plus ça peut éventuellement lui servir de motivation pour s'en sortir.
( Pardon pour le pavé )