Bon, ça a un peu sa place ici, un peu aux problèmes psy dans le sens rechute de dépression...
Vidage de sac time, je sais pas pourquoi tout ressort ce soir, mais tout ressort :
- il y a 10 jours j'ai appris le décès de mon grand-père maternel, un quasi inconnu, notre conversation la plus longue et profonde fut quand il m'a aidée à faire mon CV (excellent d'ailleurs, son aide fut précieuse), pour le reste je l'ai vu 3 fois dans ma vie, je sais qu'il a disparu 50 de la vie de sa fille ainée (ma mère donc) quand elle avait 3-4 ans... voilà quoi, papi très méconnu. Et c'est seulement ce soir, alors que je suis témoin de ma mère qui se bat pour que la famille respecte sa volonté de se faire sa propre idée de son père, méconnu d'elle-même certes, mais son père. Pour une fois dans sa vie, elle veut agir comme fille de son père. Sans se faire raconter "quel homme, que d'accomplissements il a fait" (passer de visiteur médical à vice-président de la branche continentale d'une multinationale, en effet c'est pas rien... enfin comme elle dit tout ça pour finir seul en pays étranger pour pas payer d'impôt...) et ce n'est que ce soir que la peine m'atteint. C'était un inconnu, il reste la famille. Une portion que je ne comprend pas, mais la famille.
- l'an dernier début août je perdais un oncle que j'appréciais beaucoup. Et ça fait un moment que j'ai compris que les dates anniversaires, c'est bien réel. Date anniversaire de son enterrement. Youpi.
- demain c'est lundi, ça me flingue toujours le moral.
- on approche du 31 août. En 2018 à la même date, j'ai appris que je devais enterrer mon premier projet pro, dans lequel je m'étais tellement projetée, tellement investie puis finalement dégagée comme une malpropre. Pour enchaîner avec 1 an et demi de chômage, de solitude croissante très mal vécue, une rupture amoureuse et des idées noires pour couronner le tout.
- c'est bientôt la fin des vacances et la rentrée. Ça fait depuis 2018 avant le 31 août que j'ai pas eu de vrai taf. Comment ça va se passer ? Je sais que j'en suis capable, je veux reprendre le vrai taff, mais j'ai peur, je suis terrifiée à l'idée de tomber dans de vieux travers, de céder à de mauvaises habitudes et de rater la période d'essai. En plus il y a des complications administratives. Cette année j'ai pas été payée à cause de difficultés administratives, qu'est-ce qui va capoter cette fois ? J'ai peur. J'ai eu ma tutrice au téléphone 30 minutes pour l'entretien, on a eu un super feeling, mais ce soir tout est noir j'ai peur.
- comme à chaque enterrement, il y a des bisilles familiales qui vont remonter, et putain je veux pas de ça. Et là vont venir plusieurs personnes incompatibles. Pitié, pas d'esclandres pour la seule fois où ma mère pourra agir comme fille de son père. Que personne ne lui pourrisse ça, elle en a besoin.
- ce décès réveille de vieilles craintes liées à ma peur de perdre mon père. Pourtant je sais qu'il va mieux depuis qu'il est à la retraite, qu'il prend plus soin de lui. Mais la peur est réveillée.
Et voilà, j'ose pas me moucher trop fort parce que ma mère est très près, et qu'elle a déjà ses propres émotions à gérer. Je veux être là pour elle et décompresser chez mon père, avoir la force de tenir jusque là. Juste 2 semaines. Avec craquage permis aux funérailles, et distribution de mouchoirs à tout le monde, comme l'été dernier. Un petit geste tout simple qui a fait ses preuves.
Voilà, dès que le nez permet a peu près de respirer, extinction des feux et sommeil. En attendant, fuite dans les bouquins.