Ces derniers temps je suis prise d'une flemme incroyable. Là je devrais être en train de bosser un peu vu que je serai occupée cet après-midi, mais j'ai juste envie de rêvasser, regarder la télé, regarder la neige tomber, bref, penser à autre chose que les cours.
Je pensais pas que ce serait aussi dur, en fait. Je savais que j'allais devoir bosser les week-ends, pendant mon libre et tout, mais je ne m'attendais pas du tout à me sentir prisonnière psychologiquement de mon travail. A part à de rares moments, mon cerveau est en permanence branché sur le lycée. J'ai toujours en tête un élève, un cours, un truc à faire...Le soir avant de m'endormir je me bats contre mes propres pensées pour me sortir tout ça de la tête mais je fais tellement peu de choses en dehors du boulot que je suis obligée d'y penser. Je sors un peu, mais c'est toujours avec d'autres stagiaires, donc la conversation tourne bien souvent autour du boulot (même si ça fait beaucoup de bien de partager ces choses là avec des gens qui comprennent).
En fait, j'ai l'impression que pour être bon dans ce métier, il faut y passer sa vie. Hors je n'ai pas envie de me faire bouffer par mon boulot, alors je fais le minimum, je travaille le dimanche après-midi et le mercredi après-midi, j'ai 5h de trou entre midi le jeudi donc j'en profite pour travailler aussi, mais sinon, je n'ai pas l'impression de m'investir à fond et je m'en sens coupable.
Je pense très souvent à faire autre chose, mais quoi ? Prof-documentaliste ? Bibliothécaire ? Deux filières bouchées. Passer un autre concours de la fonction publique ? Je n'ai pas envie de me retrouver à nouveau à des centaines de kilomètres de chez moi. J'en ai marre de me poser plein de questions de ce genre.
Et deux anecdotes pour finir en rigolant quand même:
- en Terminale, l'assistante d'anglais prend trois élèves chaque semaine pour les faire bosser à l'oral. La semaine dernière, un élève a été absent, et je lui ai donc proposé de repasser avec l'assistante au mois de janvier. Une élève du groupe où j'ai "ré-incrusté" l'absent me regarde, l'air très inquiète: "Non mais c'est pas normal, on va jamais pouvoir parler, on va être trop !". Oui, certes, passer de trois à quatre élèves, c'est une révolution ! J'ai réussi à la calmer mais ça m'a fait bien rire qu'elle soit scandalisée pour rien (et ça m'a fait plaisir parce que ça me montre qu'elle est sérieuse et impliquée !).
- en Seconde, je fais réviser le vocabulaire avec un Quiz que j'ai préparé sur Powerpoint. A chaque mauvaise réponse, je reviens au début du Quiz et les élèves doivent me donner les bonnes réponses pour accéder à la suite. Avec mes Secondes Choupi ça a super bien marché, j'ai adoré, ils ont même applaudi à la fin !