Il m'a fallu du temps pour me décider, et je ne suis pas certaine du tout de rester sur ce choix, mais so far, je pense que mon vote va à Benoît Hamon. Je ne nie pas du tout que Mélenchon est un candidat de choix, de qualité, et j'aimerais bien que les deux soient à même de se mettre d'accord, ne serait-ce que pour offrir une chance à la gauche de poursuivre les présidentielles au delà du 1er tour, mais je crois que mon côté "électrice historique du PS" aura eu raison de tout le reste. J'ai envie de croire que ce parti a encore ses chances, et que si sa tête pensante est clairement mise à mal depuis le début (même avant, d'ailleurs) de la présidence de Hollande, ça ne signifie pas pur autant que ses électeurs doivent s'en détourner... Je crois en la seconde chance - disons que pour moi, ce sera la dernière. Je sais cependant que je ne partirai jamais à droite pour autant.
Ce qui m'a décidée, principalement, c'est mon côté pro : étant psy du travail, je suis forcément hyper sensible à ce que propose Hamon concernant le burn-out. Ca n'est pas très développé, et c'est loin d'être suffisant, parce que les risques psychosociaux ne s'arrêtent pas au burn-out (heureusement et malheureusement tout en même temps), mais c'est quelque chose qui me séduit profondément. Bien sûr, Mélenchon est plus clairement féministe, plus clairement écolo, également, mais j'ai beaucoup de mal avec son côté opportuniste, donneur de leçons et surfeur de la vague des oubliés, ainsi qu'avec sa haine des médias, dont je pense qu'ils sont garants de notre état de démocratie (même si oui, leur rôle et leur posture ne sont pas toujours les bons, même si oui, ils sont responsables de pas mal de choses et ont leurs travers... Ils sont aussi le fond de commerce de bien des politiques).
La seule chose dont j'ai peur, c'est de finir par devenir cette dégoûtée des politiques et des médias, d'être blasée par un "système" qui ne me respecte pas, qui ne me connait et ne me reconnait pas. Je crains qu'à force de déceptions, de clowneries et de promesses lancées au petit bonheur la chance, je finisse par me dire que finalement, ceux qui vont vers les extrêmes ont un peu raison quand même.. Peut-être est-ce mon métier qui fait que je peux comprendre le raisonnement de ces gens - pas le partager, il s'agit d'empathie, pas d'accord - qui se disent qu'après tout, aux grands maux les grands remèdes.