Je parle en tant que personne qui a eu deux cours de psychologie dans sa vie, donc je préviens que je ne suis pas du tout une spécialiste de la question des leaders en psychologie sociale.
Mais il me semble qu'il s'agit de dire qu'un groupe de personnes à qui on confierait une tâche aurait tendance à se diviser en trois sous groupes de personnes :
- un groupe de "leaders" directif, qui organise et dit aux autres ce qu'il faut faire
- un groupe "participatif", qui en gros donne son opinion dans une certaine mesure aux leaders, et exécute pour le reste,
- et un groupe d'exécutants
Et ça me semble assez "accurate" (je ne sais pas quel mot utiliser pour le dire en français), parce que pour avoir milité dans plusieurs collectifs à priori non hiérarchisés et "horizontaux", ces trois catégories étaient à chaque fois bien présentes. Mais est-ce que c'est garant d'un bon fonctionnement général ? Je n'en suis pas sûre. Et est-ce que c'est juste ? J'en suis encore moins sûre.
Evidemment il y a des profils qui se retrouvent plus dans une de ces trois catégories et qui s'y sentent confortables, et il n'y a pas de catégorie moins valable qu'une l'autre dans l'absolu ; mais il y a aussi des enjeux de pouvoir super forts là dedans.
Déjà, je le dis d'expérience, au niveau micro, pour un collectif de 50 personnes qui se veut horizontal, il y a des enjeux de pouvoir hyper forts même si ils ne sont pas dits, des leaders qui n'ont pas du tout envie d'arrêter de l'être, des personnes qui sont frustrées de leur position subalterne dans la hiérarchie parce que leur opinion est moins prise en compte etc, et d'autres données que la personnalité entrent aussi en compte dans l'établissement de cette hiérarchie, comme par exemple le capital militant de chaque personne.
Alors à un niveau macro comme celui d'un pays c'est encore pire. Comme l'a dit
@Sloppy, on voit bien que les personnes qui se retrouvent à des rôles de leadership à ce niveau là y sont parce qu'elles sont socialement privilégiées, que souvent elles viennent d'un certain milieu social, qu'elles ont fait telle "grande" école ou fréquenté tel IEP etc. On n'est pas du tout dans quelque chose de déterminé par la psychologie à mon sens, c'est plutôt déterminé socialement.
Et même si on en reste à une question de psychologie / personnalité, je ne trouve pas que le fonctionnement hiérarchique soit un bon fonctionnement. Je me souviens qu'en première année de licence j'avais eu un cours de sociobiologie, et qu'on avait regardé une vidéo qui mettait en évidence le fait que quand on constituait un nouveau un troupeau de vaches il se créait immédiatement une hiérarchie très forte, avec des vaches qui mangeaient avant les autres et qui établissaient leur pouvoir en faisant du bullying sur certaines des autres vaches "plus faibles", en prenant une posture physique dominante etc.
Et on retrouvait après ces comportements là dans des études qui avaient été menées auprès d'enfants en maternelle.
Je pense qu'on est exactement comme les vaches, et beaucoup votent pour une figure "présidentiable" parce qu'elle gueule un grand coup ou parce qu'elle bombe le torse. Je me dis qu'il faut essayer de faire quelque chose contre ça, parce que ça me paraît quand même super archaïque et absurde comme modèle. Je pense qu'il faudrait penser à revoir nos conceptions de ce qui fait d'une personne un potentiel bon leader.
Sans parler du sexisme intrinsèque au truc. Parce que comme je l'ai dit dans mon post précédent, des adjectifs comme "il est trop
mou", "flamby", versus : "ferme" et 'puissant", sont hyper déterminés par la domination masculine, et par l'idée qu'il faudrait pour avoir un bon leader, que cette personne soit autoritaire et "puissante". Je me demande où sont passées la liberté et l'estime de soi pour tous les autres dans ce type de configuration. Personnellement je ne supporte pas qu'une personne autoritaire prenne des décisions pour moi ou me dise ce que je dois faire. ça m'agace au plus haut point. Donc par exemple Mélenchon je l'ai en horreur à cause de son attitude. J'ai beau être en accord avec la plupart de ses idées, ce qu'il incarne me rebute complètement. Pareil pour Macron qui crie le poing levé "révolution" (ridicule), ou M. Valls qui s'excite et qui fait ressortir ses petites veines du front. Moi ça me fait peur ce genre de trucs. Et ça c'est l'extrême, mais même à un niveau plus modéré et mieux toléré je ne trouve pas ce genre de postures constructives ni démocratiques.