@Belle-de-nuit je te conseille vivement de regarder cette vidéo à propos des médias:
Mélenchon a dit qu'il refusait de prendre en compte le résultat de sondages (les résultats définitifs arrivent à minuit apparemment)
je rebondis sur ce point : la raison pour laquelle il propose cette mesure, c'est pour encourager la mobilité, la flexibilité. Et même si sur le papier ça peut donner l'impression d'être une progression pour les droits des travailleurs, en fait je pense que ça va surtout être utilisé par les entreprises pour pousser les gens à démissioner plutôt que négocier des ruptures conventionnelles (à l'issue desquelles c'est à l'entreprise de payer les indemnités).Mais sur son programme, il propose de donner le chômage aux démissionnaires, ce qui est quand même une progression pour les droits des travailleurs
Oui j'ai pensé à cet argument mais je ne suis pas convaincue sur le côté pain béni pour les entreprises. Pour rester vague mon job est en lien avec le droit du travail appliqué sur le terrain (ne pas citer ceci svp) et les ruptures conventionnelles sont déjà extrêmement encadrées pour éviter à la fois que les entreprises ne poussent abusivement au départ les salariés, pour éviter les licenciements déguisés et pour éviter que la sécurité sociale ne paye pour des salariés qui auraient pu simplement démissionner (les ruptures conventionnelles ont fait augmenter les frais de l'assurance chômage). Ce n'est pas juste sur le papier, c'est la réalité : l'inspecteur du travail demande régulièrement des comptes quand il constate que les ruptures conventionnelles sont trop nombreuses dans une entreprise et les RH font donc attention à ça. En outre, les demandes de rupture conventionnelle émanent régulièrement du salarié souhaitant démissionner et sont régulièrement refusées par l'employeur qui n'a pas d'intérêt particulier à laisser partir le salarié et ne voit donc pas pourquoi il paierait pour ça.je rebondis sur ce point : la raison pour laquelle il propose cette mesure, c'est pour encourager la mobilité, la flexibilité. Et même si sur le papier ça peut donner l'impression d'être une progression pour les droits des travailleurs, en fait je pense que ça va surtout être utilisé par les entreprises pour pousser les gens à démissioner plutôt que négocier des ruptures conventionnelles (à l'issue desquelles c'est à l'entreprise de payer les indemnités).
Donc, en fait ce n'est pas vraiment une progression, et ce n'est pas du tout contradictoire avec la logique de Macron, qui vise à libérer au maximum les entreprises de tout carcan.
Ce genre de remarques (de Mélenchon hein pas de toi) est exactement une des raisons pour lesquelles je ne me voyais pas voter Mélenchon. On peut critiquer les lignes éditoriales, s'inquiéter de la prise de pouvoir sur les médias, c'est légitime. Mais quand un homme politique commence à le faire pour sa propre situation, je trouve ça très dangereux. Ça veut dire que quelqu'un qui souhaite prendre le pouvoir nie la légitimité des médias à le critiquer, c'est très mauvais signe. En France la liberté de la presse va mal aussi parce que les politiciens respectent moins les journalistes qu'ailleurs, leur parlent mal ouvertement, refusent de répondre à leurs questions en disant qu'ils sont orientés et vont se plaindre violemment s'ils ne sont pas satisfaits de ce qu'on dit sur eux, ce qui est une forme de pression quand on détient le pouvoir.Une dizaine de milliardaires contrôlent 95% de la presse. Celle-ci a largement favorisé et fait campagne pour Macron et Fillon, et diabolisé odieusement Mélenchon. Donc oui, médiacratie, parfaitement
Ce genre de remarques (de Mélenchon hein pas de toi) est exactement une des raisons pour lesquelles je ne me voyais pas voter Mélenchon. On peut critiquer les lignes éditoriales, s'inquiéter de la prise de pouvoir sur les médias, c'est légitime. Mais quand un homme politique commence à le faire pour sa propre situation, je trouve ça très dangereux. Ça veut dire que quelqu'un qui souhaite prendre le pouvoir nie la légitimité des médias à le critiquer, c'est très mauvais signe. En France la liberté de la presse va mal aussi parce que les politiciens respectent moins les journalistes qu'ailleurs, leur parlent mal ouvertement, refusent de répondre à leurs questions en disant qu'ils sont orientés et vont se plaindre violemment s'ils ne sont pas satisfaits de ce qu'on dit sur eux, ce qui est une forme de pression quand on détient le pouvoir.
Dénoncer la collusion entre affaires et médias, ce n'était certainement pas à un candidat à la présidentielle déçu de le faire dans les premières phrases de son discours de défaite. Chaque fois que Mélenchon attaque les médias pendant ses campagnes, il ouvre un peu plus la boîte de Pandore pour les candidats type Fillon et Le Pen qui sont bien contents d'avoir un écho quand ils disent qu'on les persécute et qu'ils ne doivent pas rendre des comptes aux journalistes.
Intéressant : http://politiquelles.org/2017/04/19/presidentielle-meilleur-programme-droits-femmes/
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Peut-être qu'actuellement c'est encore le cas - mais Macron, c'est bien celui qui a instauré le CICE, à savoir des cadeaux fiscals de 13milliards d'euros aux entreprises, censé être accordé en échange d'1 million d'emplois en contrepartie. Contrepartie qui n'a jamais été respectée, la grosse partie des 13 milliards a fini dans les poches des actionnaires, et n'a donc pas du tout été investi pour le développement des entreprises et donc la création d'emploi.Il ne faut pas croire que l'État laisse tout passer pour les entreprises quand son argent est en jeu
Je pense que cet exemple est très révélateur, surtout en parallèle avec l'histoire du CICE : l'Etat semble plus strict quand il s'agit de pinailler sur les avantages offerts aux salariés, que lorsqu'il s'agit de contrôler la fuite de l'argent public vers les actionnaires.il n'y a qu'à voir la rigueur de l'URSSAF qui va jusqu'à surveiller les jours d'utilisation des tickets restaurant et les objets offerts en cadeau aux salariés pour ne pas risquer de perdre des cotisations sociales derrière les avantages en nature.
Pour ma part je pense que c'est tout le problème de Macron : il veut parler à tout le monde (ou plutôt, il parle à la finance et aux grands groupes, mais veut donner l'impression de parler à tout le monde), donc il se retrouve effectivement à proposer des mesures contradictoires.Et surtout je trouvais ces deux idées du chômage contradictoires car tu peux pas à la fois vouloir forcer des gens à prendre un travail qui les motive pas et proposer la démission facile