Je suis rentrée dimanche de quelques jours à Rome, chez lui. C'était une semaine très spéciale puisqu'il passait sa thèse, et c'était un double bonheur pour moi : le voir accomplir quelque chose qui, pour la première fois, le rendait fier de lui-même, et dans le même temps savoir que la fin de ses études signifiait le début de notre vie ensemble. Ensemble pour de vrai.
Il arrive le 7 janvier, il a déjà son billet et c'est un aller simple. C'est fou. Ca fait presque 7 ans que l'on vit cette histoire à distance et peut-être qu'inconsciemment j'avais perdu l'espoir que ça se concrétise un jour. C'est fou. Il va changer de pays, pour moi. Il va apprendre une nouvelle langue, pour moi. Il quitte une entreprise qui lui avait proposé un travail sur du long terme et avec qui il avait créé des liens plus que professionnels. Il quitte son frère et ses cousins avec qui il vivait. Il s'éloigne de sa mère qui refuse de prendre l'avion pour venir nous voir. Il s'éloigne de ses amis. Pour moi, pour nous, sans y penser, sans tergiverser, sans hésiter une seule seconde. Il m'offre ça.
Le ton de ces quelques jours avec lui était au Bonheur. Un bonheur sans "mais" et sans "si", un bonheur absolu et total. Lui qui se livre si peu, qui imagine toujours le pire, qui répétait encore et encore que la vie était moche.. maintenant, il me prend dans ses bras et me dit qu'il est heureux, que la vie est belle. Il me dévore du regard et a les yeux qui brillent.
On y est arrivé. Alors je suis quand même un peu triste de l'avoir quitté dimanche, qu'on ait encore été contraints à se lâcher la main et se laisser filer, mais c'est pas grave, parce que c'était la dernière fois.