Avec mon frère on a sept ans d'écart. On a très longtemps eu une relation assez conflictuelle, il se moquait de moi, ma rabaissait un peu. Quand il faisait une bêtise, cassait un verre par exemple, il me désignait comme la coupable, heureusement ça ne marchait pas toujours !
Et puis à côté de ça il était ultra protecteur, je me souviens d'un jour, il était en CM2 je devais être en moyenne section, il rentrait du sport avec sa classe, c'était l'heure de la récréation. Un garçon de sa classe m'avait poussée et avait marché sur une des poignées de ma corde à sauter et ça l'avait cassée. J'étais en pleurs, il était déjà passé devant moi pour rejoindre sa classe, mais il est revenu, m'a consolée et m'a demandé qui avait cassé ma corde à sauter. Il est allé chercher le garçon et l'a forcé à s'excuser. J'étais tellement fière qu'il ait pris ma défense
Quand j'étais au collège je me prenais souvent la tête avec lui, il n'était là que le week-end pourtant, mais souvent ça finissait en "mamaaaan/papaaa il m'embête/n'a pas fait ci/m'empêche de faire ça/a dit ça". Je crois qu'on les a bien fatigués avec nos "crises" qui ne valaient rien finalement.
Et à côté de ça encore il était toujours la pour moi. Dès qu'il a eu le permis il m'emmenait chez mes copines pour les aprems ou les soirées, à chaque fois il me glissait un petit "fais pas trop la folle" qui s'est ensuite transformé en "fais pas trop la bringue sinon tu vas entendre avec les parents"
Et puis nos crises se sont calmées et nos accrochages se sont espacés. Il rentrait de moins en moins et commençait à me manquer. Il était à la fac et moi je suis rentrée au lycée et pas mal de choses ont changées. Notre relation est devenue plus sereine, on ne se parlait pas vraiment en fait, sauf pour des sujets importants types problème dans la famille ou en cours, ou encore quel cadeau on prend aux parents pour noël, etc...
Il parlait bien, les parents l'écoutaient souvent, il avait des idées des projets et j'ai commencé à l'admirer. De la case "emmerdeur" il est passé dans celle de "modèle".
Il nous a présenté ses petites amies, je les ai (presque) toutes adoptées.
Puis au fur et à mesure il a eu de plus en plus de conflits avec mes parents qui ne le comprenaient plus trop, n'arrivaient pas à suivre ses idées et ses projets. Ils acceptaient de moins en moins ses sorties, ses copines, ses projets d'études. Il venait de moins en moins souvent et surtout je les avais constamment autour de moi qui se plaignaient de lui, critiquait ce qu'il faisait ou disait. C'était à un moment où je commençais à vouloir me détacher du foyer familial qui commençait à me peser un peu et c'est surement un peu par contradiction avec mes parents que je me suis sentie de plus en plus proche de lui.
C'est quand je suis arrivée à la fac qu'on s'est, selon moi, vraiment rapproché. Il m'a expliqué comment fonctionne l'université, m'a guidé dans mes choix, m'a donné des conseils pour choisir un appart, m'a aidé à m'installer, m'a indiqué des bons plans pour les transports, la nourriture etc..
Je lui ai demandé et lui demande encore des conseils pour la poursuite de mes études mais j'arrive maintenant à lui apprendre des choses puisque nous sommes dans deux filières complètement différentes. On se chamaille sur certains sujets mais surtout on se serre les coudes.
Aujourd'hui il a son travail loin de la maison, moi aussi je suis loin et je crois qu'on a jamais été aussi proches. On se skype une fois par semaine, ou toutes les deux semaines, on parle de tout, de nos nouveaux rythmes et aussi des parents et de la vie à la maison qui est pas toujours rose.
Je ne le lui ai jamais dis mais je l'aime. Vraiment très fort. Et j'espère qu'un jour il sera aussi fier de moi que je suis fière de lui.
Donc voilà avec mon frangin c'est des hauts et des bas mais surtout un amour qui ne se dit pas.