Je ne sais jamais quoi répondre quand ma grand-mère (que j'aime fort) me dit qu'elle est toujours fatiguée.
Elle dit toujours qu'elle espère que ça va aller mieux, et moi dans ma tête je me dis toujours qu'à son âge, ben, y'a peu de chances que ça aille vraiment "mieux" en fait.
Je m'en veux d'être aussi "pragmatique" ou "défaitiste", je ne sais pas, vis à vis de la vieillesse. J'ai l'impression de manquer d'empathie (alors qu'au quotidien je le suis beaucoup), mais pour moi on naît, on vit, on vieillit et on meurt, enfin y'a pas grand chose qui puisse enrayer ce cycle
Quelque part j'ai l'impression que c'est manquer de réalisme que de se dire que ça va aller mieux à 87 ans passés.
J'aimerais pouvoir être plus positive mais y'a rien à faire, mon cerveau persiste à se dire que "la courbe décline". Et d'ailleurs objectivement, les faits me donnent raison : chaque fois qu'elle a un souci de santé, elle prend un traitement, ça va mieux, et puis elle a un autre souci, alors elle prend autre chose, ça va mieux, et là y'a encore un souci... et ça fait ça sans cesse.
D'ailleurs je me demande aussi jusqu'à quel point on gagne à se soigner passé un certain âge, surtout vu les effets secondaires de certains médicaments. J'ai tendance à me dire que je préférerai mourir un peu plus tôt plutôt qu'un peu plus tard en m'étant gavée de médocs. Bon je verrais bien quand j'y serais hein, mais du coup je pense à tout ça et ça me fait un peu culpabiliser, j'ai l'impression de manquer de coeur vis à vis d'elle.