@Cucurucu : je suis en train de lire quelques chapitres de l'ouvrage que tu as conseillé et je dois dire que c'est assez fascinant... C'est un peu un marqueur de certaines des luttes de cette période (dans le temps jadis des années 90) et c'est une bonne trace du féminisme de "l'époque" (bien que certaines des problématiques soient encore bieeeeen d'actualité). Effectivement très diversifié et relativement inclusif, même si forcément non exhaustif en terme de thématiques abordées.
J'aurais beaucoup à dire sur énormément de choses qui y sont abordées, mais par rapport aux discussions qu'on a eu sur poly/queer, il est intéressant de noter que dans les années 90, les bisexuel.les ont du lutter pour être intégré au mouvement gay/lesbien. Ca fait relativiser. Je continue la lecture, et j'hésite à m'en acheter un en papier pour le griffonner...
Et c'est assez marrant que tu fasses passer ce type d'ouvrage quand ça fait quelques temps que le projet de coordonner un bouquin collaboratif sur l'éthique relationnelle me trotte dans la tête... A suivre mais en tout cas c'est un exemple très inspirant.
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@Dame Verveine : en fait je pense que depuis le début de cette discussion, ma réflexion a bien évoluée et surtout les termes que j'ai pu employer (confusion poly/éthique relationnelle) et je suis un peu plus au clair maintenant.
Toujours est il que je suis 100% d'accord avec ton dernier message, l'éthique relationnelle ne doit pas rester exclusivement poly, ni exclusivement queer. En revanche, je n'envisage pas mon militantisme queer sans y mêler intimement de l'éthique relationnelle, comme je souhaite en mélanger dans mon militantisme féministe, lui même intimement lié à l'anti-racisme et à un objectif global de rendre toutes les luttes pour lesquelles je m'implique plus intersectionnelles.
Une autre question que devrait pour moi se poser toutes les luttes et les mouvements : au début du mouvement, l'essence est basé sur des communautés marginalisées, mais une fois que la lutte devient mainstream, comment en garder le sens sans passer par un repli et à une exclusion de cette masse mainstream? Quel est l'avenir des luttes une fois qu'elles ne sont plus exclusives et confidentielles? Vaste débat. Auquel je suis confrontée face au féminisme mainstream d'aujourd'hui et tous les grands mouvement y passent aussi d'après ce que je vois.
Toujours est il que de vouloir conserver l'utilisation des mots "coming out" exclusivement pour les personnes se définissant comme queer reste un point de vue qui ne fait pas l'unanimité dans cette même communauté. Donc informer de cette diversité, oui, mais je pense qu'il faut prendre garde à ne pas en faire un dogme.
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@Kaeloolagrenouille : j'y pense pas mal parce que j'envisage qu'un de mes partenaires ait des enfants avec une autre (presque sûre que je n'en veuille pas et lui si) et je pense que ça dépend des personnes impliquées. J'imagine que ça peut tout à fait bien s'équilibrer et être épanouissant pour tout le monde mais il faut être sur la même longueur d'onde et avec la même envie de ne pas hiérarchiser et de bien valoriser toutes les sphères relationnelles, même en considérant l'importance que prend une cellule familiale avec enfants. C'est clair qu'en terme de temps ça risque de prendre le dessus, mais si émotionnellement ça ne grignote pas sur les autres relations, pourquoi pas?