October Rain;3649979 a dit :
Vu que tu n'as absolument pas compris mon message, je te réexplique.
Pour comprendre le problème de la transsexualité, il faut prendre en compte un minimum les problèmes de génétique inhérent à la conception d'un être humain quel qu'il soit. On a d'abord à faire à un être femelle (chromosomes XX) qui au cours de son développement peut voir le deuxième chromosome X se transformer à un chromosome Y. On a donc affaire à un mâle (chromosomes XY). Par voie de conséquence, tout être mâle peut être considéré comme un mutant. C'est pour ça qu'on ne peut savoir le sexe d'un enfant qu'à partir d'un certain nombre de mois. C'est également pour ça qu'aujourd'hui certains peuvent choisir le sexe de leur enfant.
Dans le cas d'un transsexuel, on ne sait pas pourquoi mais le corps va se développer d'une façon (mutation du chromosome en question ou pas) qui n'est pas cohérente avec ce que l'être se ressent être. Certains parlent carrément de leurs corps de base comme de celui de quelqu'un d'autre et on peut comprendre sans mal le traumatisme que ça doit être de devoir vivre la vie d'un(e) autre.
Le mot mutation n'est absolument pas péjoratif. C'est juste le terme scientifique pour décrire des choses aussi variées que la couleur des yeux, le sexe ou te refiler une maladie génétique comme un cancer (je connais quelqu'un qui a subi une mastectomie parce qu'elle s'est retrouvée avec un gène qui lui donnait 99% de risques de développer un cancer du sein).
Je n'étais pas certaine d'avoir bien saisi ton premier post, merci de l'avoir ré-expliqué, car là dit comme ça, en effet.... c'est faux ! Ou en tout cas déformé, le mot mutation n'est certes pas péjoratif en soi, mais mal approprié.
Chez l'être humain et les mammifères en général, le sexe est déterminé dès les premières secondes de la fécondation, par le spermatozoïde, porteur du gonosome X ou Y. L'ovule lui par contre, est toujours X. Les deux gamètes sont donc haploïdes (une seule copie du génome), leur fusion, forme une cellule-oeuf diploïde (deux copies).
Après, il y a deux autres phénomènes à prendre en compte.
Le premier, c'est la possibilité de crossing-over entre les chromatides (bras) des chromosomes. Lors de leur appariement pendant la fécondation en elle-même, des gènes de l'un peuvent en effet passer à l'autre.
Concrètement, des gènes qui se trouvaient initialement sur le génome d'origine paternelle, vont se retrouver sur le génome d'origine maternelle, créant ainsi un nouveau brassage génétique et assurant un être différent de ses parents.
Car, le second phénomène à connaitre, c'est l'effet de mosaïque génétique. Une fois appariés, les gamètes apportent donc un total de 46 chromosomes. Hors, seule la moitié est utilisée par les cellules, l'autre moitié se met en phase "dormante". Mais cela se répartit aléatoirement entre les cellules. Une cellule exprimera donc le génome "paternel", tandis que sa voisine exprimera le génome "maternel".
Le cas d'école classique pour s'en rendre compte, ce sont les chattes couleur écailles de tortue :
Si on tient compte de l'aspect crossing-over dont je parlais juste avant, on comprend du coup tout le brassage qui a lieu. Et pourquoi chaque individu est unique.
En ce qui concerne le sexe, si on attend en général pour le déterminer, c'est que les gonades mettent du temps à se différencier.
Car même si le
sexe génétique est déterminé précisément dès le départ (sauf cas particuliers, de trisomie XXY, etc), ce sont les hormones qui vont déterminer le
sexe phénotypique. Les gonades passent d'abord par une phase de développement commune et identique, puis, sous l'influence des hormones, de l’environnement, vont se différencier, et s'orienter vers un
phénotype femelle ou mâle.
Et c'est là que peut arriver des incohérences, avec des gonades qui vont se développer différemment de ce que prédisait le génome. Parce qu'une hormone ou un facteur de croissance va être absent, ou à l'inverse, anormalement trop présent.
Après, de par les phénomènes de crossing-over et de mosaïque, on peut avoir des cas encore plus ambigus, où le génotype semble correspondre au phénotype à première vue.. et pourtant, non.
Et ceci n'explique pas non plus tous les cas où un individu va ressentir au niveau psychique ce mal-être et cette inadéquation avec son propre corps.
C'est un sujet dont on a loin d'avoir toutes les réponses biologiques. S'il y en a à trouver.