@Esturgeon
Merci pour ton message. Je repars dessus car la plus grande précarisation des prostituées et actrices est un risque réel mais je pense avoir une idée. Tu vas trouver ça utopiste, essaye de te souvenir qu'on a fait croire aux feministes du passé qu'avoir le droit de vote serait impossible, que la société était trop verouillée. En Angleterre, des femmes ont perdu la garde de leurs enfants pour avoir demandé le droit de vote. Ca marche pour toutes les grandes luttes et le lobbying, ça peut faire effet grâce à notre bien aimé Wokistan ( je me ré-approprie l'insulte
)
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Donc, les prostituées et les actrices ne sont pas sans compétence. Par contre, elles seront sans revenus. Quand on fait une maison à crack ou des maisons de réinsertion des SDF, on doit prévoir des logements et des aides. Ce sont des populations qui ne peuvent jamais travailler tout de suite donc ça suppose d'avoir un psy en ambulatoire, des travailleurs sociaux, une directrice de structure... Ca coûte de l'argent mais c'est payant non seulement en termes humains et de santé publique mais aussi socialement (économie et marchés parallèles, drogues...). On arrive à faire des choses pour les sdf et les drogués encore maintenant donc pourquoi pas les femmes dont je parle?
J'aimerais la même chose pour les prostituées. Pour la reprise du travail, on peut axer sur des formations. Alors, c'est là qu'on a un désaccord avec la personne qui connaît. Moi, j'aurais bien vu un travail d'aide valorisé qui nécessite des compétences d'écoute ( aide familiale à domicile, aide soignante à domicile). Elle pense que ça peut être vu comme plus contraigant. Sur ça, il faudra de toute façon voir avec des acteurs sociaux. Là, on met la charrue avant les boeufs mais un bilan de compétences, ça pourra aider. Le travail, ça aide à la dignité.
Le truc, c'est qu'on parle des actrices et prostituées avec papiers. Pour celles qui n'en ont pas, la problématique reste différente. J'ai conscience que les aides de l'Etat diminuent beaucoup et ça ferait un gros public à prendre en compte, surtout si on inclut les enfants. Je serais dans une crèche un peu dédiée en Février ( sur les femmes victimes de violences sexuelles avec enfants, en CHU) et je vais essayer de trouver des contacts pour savoir ce qu'il se passe déjà concrètement en ce cas. Elles sont victimes de traites ou de misères, on ne va pas les laisser tomber mais sur le sujet, là, je n'en sais pas assez. A priori, je dirais même projet que pour les autres sinon. [/SPOILER]
Utopique dans un monde capitaliste dominé par les mâles, peut-être. L'IVG l'était aussi, le droit à ne pas être l'enfant de son époux aussi. Ca se tente en tout cas.
J'ai envie de citer Ovidie en conférence: Le combat à mener n'est pas un combat de poil! ( même si c'est bien d'en parler)
Je m'auto-cite
mais juste pour ajouter que si la dépénalisation peut avoir comme conséquence que ces travailleur.euses soient mieux encadrées, éventuellement soignées, et bénéficient d'une protection sociale, je suis absolument pour, malgré l'aversion que m'inspire le concept du travail du sexe dans une société patriarcale dirigée vers le plaisir des hommes. Je n'ai pas assez de connaissances (et pas vraiment le temps de chercher pour le moment) pour savoir si c'est le cas dans les pays qui ont opté pour cette solution.
Vous feriez comment si vous pouviez choisir?