Attention pavé en puissance où je crache un peu de venin !
Après un an à vivre à Montréal avec H. je peux faire une petite rétrospection sur ma vie ici.
Je n'aime pas Montréal. Mais vraiment pas. Il n'y fais jamais bon, toujours trop chaud ou trop froid (et on entame la descente pour l'hiver, je ne suis que joie !) et les bâtiments sont alors dans l'extrême inverse : toujours branché sur une centrale d'air conditionné, je ne sais jamais si je dois sortir la doudoune ou bien le top léger. Résultat : je chope un rhume quasi chaque mois.
Les gens ne sont pas aussi gentil que la caricature le veut. On oublie les merci, les personnes qui tiennent les portes à votre passage et même entres eux ils ne sont pas tendre. Je n'ai jamais vu aussi méchants et mesquins même dans les pire quartiers de Bruxelles. Je ne fais aucune généralité, certaines personnes sont vraiment "cute" et te font un sourire toute la journée mais l'image gentille du canadien en prends un sacré coup.
Les rues sont sales et l'air est vachement saturé d'odeurs indescriptibles. Monsieur Foliana appelle ça "le doux parfum de Montréal".
Je ne vis certainement pas dans le "beau quartier" (Verdun pour ceux et celles qui connaissent) mais vu les prix exorbitants qu'on demande en centre-ville je ne peux que fuir. Et puis bon, le Plateau est trop européanisé, il en a perdu le côté charmant de l'amérique du nord. Alors quand on me demande si je veux faire un 5 à 7 à Mont-Royal je décline et passe pour l'anti-sociale.
Si l'on veut manger correctement il faut vendre un bras et un rein. J'ai été habituée à faire attention à la provenance des produits (prendre du local ou presque si possible) mais ici j'ai un très bel exemple à vous donner que j'ai pu expérimenter ce matin : 5$ pour 500g de tomates du Québec ou 0.99$ pour 500g de tomates du Mexique. Ou encore : 5$ pour une tête d'ail du Québec pour 2$ pour 4 têtes de Chine. Heu ... oui ? Pas étonnant alors si l'on voit que rarement des fruits et des légumes dans les casiers des gens.
Mais je pense aussi que Montréal n'est pas un exemple canadien. Il y a beaucoup d'étrangers (américains en vacances, français/européens et autres étudiants) ce qui dénaturent l'ambiance typiquement canadienne.
Mais il y a d'autres choses qui pourraient me donner un peu de courage pour rester : l'incroyable choix des aliments que l'on vends, dans ma rue j'ai le choix entre des épiceries chinoises, arabe, nord américaine et même européenne. Sans être au centre-ville. Les parcs sont énormes et bien entretenus. Les gens du service sont quand même plus souriant qu'en Belgique. Et la sécurité est franchement bonne (je rentre parfois vers 2h du matin dans mon quartier sans avoir une boule au ventre).
Je ne me fais simplement pas à la vie d'ici. Même si j'ai un emploi, un appartement et H. qui me soutient quoiqu'il arrive, je ne suis pas faites pour vivre ici. Et le pire c'est que d'ici 3 ans grand maximum je m'installe (normalement) soit chez lui soit au Vanuatu pour une durée encore non déterminée. Je me rends de plus en plus compte que la vie d'expatrié ce n'est pas pour tout le monde et que je ne fais pas partie des gens qui sont capable de tout abandonné pour tout recommencer ailleurs. J'envie celles qui arrivent à s'adapter un maximum à leur nouvelle vie tout en faisant pleins de projets