Veille permanente sexisme

[Azeban]

Bon désolée je double post, mais c'est pour parler d'autre chose.
Le débat sur le droit à l’avortement resurgit en Espagne | L'Espagne désenchantée

Y a quand même des gens dans les commentaires qui viennent dire que l'avortement est un assassinat légalisé

(oui, je sais, ne jamais lire les commentaires si on ne veut pas se taper la tête contre les murs)

 

[Caperucita]

Azeban : quand je vivais en Espagne il y a deux ans, je me suis rendue compte que le droit à l'avortement était vraiment mal perçu. J'avais des potes (garçons) de mon age qui n'étaient pas franchement favorable à l'avortement et qui en tout cas, ne voulaient absolument pas en entendre parler. C'etait la première fois que je rencontrais autant de jeunes de mon age qui pensaient comme ça. Ca faisait vraiment bizarre.

D'ailleurs dans l'article, c'est écrit:

La législation espagnole date, dans son ensemble, de 1985. Des modifications substantielles y ont été introduites en juillet 2010 par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, permettant aux femmes d'avorter jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse sans justification, et jusqu'à la vingt-deuxième semaine en cas d'anomalies graves du fœtus, moyennant l'approbation par deux médecins.

Avant 2010, pour avorter alors qu'il n'y a pas de problème de santé physique, il fallait trouver un médecin qui accepte de dire que la grossesse porte atteinte à la santé mentale de la femme. En gros, fallait dire qu'on devenait folle.

Et mes potes, ca les choquait pas en fait. Limite ils comprenaient pas que "je n'ai pas envie d'avoir un enfant" soit une raison suffisante.

 

[Lieve]

Hier, à la plage, réflexions sur mon passage sur le fait que j'ai des poils. Rien à mon copain qui en a pourtant un peu plus que moi.

 

[Leech]

En rapport avec le débat qu'on avait il y a quelques pages, sur les femmes qui se font aborder dans la rue. @Jean Grey a twitté le lien vers une vidéo qui parle d'une jeune réalisatrice qui a justement filmé ce qu'elle vit en marchant dans les rues à Bruxelles. C'est juste...affligeant

Ras-le-bol des insultes vis-à-vis des femmes en rue

Edit : Pfff, ça me débecte les réactions, quoi...

Extrait :

- Un verre ensemble ou quoi ?
- Non merci.
- Chez moi à la maison, bien sûr, pas dans un café. L'hôtel, le lit, tu connais, direct...
- Vous ne comprenez pas ? Je veux pas !

- Si tu donnes envie c'est normal non ?

. Mais WTF ?...

 

[Dyspnée]

Aujourd'hui, au boulot (je bosse aux urgences) une patiente s'étonne qu'il y ait des femmes médecins jolies (en disant clairement qu'en gros si t'es jolie t'as pas besoin de faire de longues études)(bah oui bien sûr je me trouve un mec et il m'entretient et c'est réglé, ça sert à rien d'avoir de l'ambition quand t'es jolie, les études c'est pour les moches...)
Le "pire"? Elle avait 23 ans... (oui je sais pas pourquoi mais ça me choque plus chez les femmes jeunes, ça doit être parce que pour moi ce genre de réflexions datent d'un autre temps)

 

[VII]

Je suis bien d'accord, mais moi j'en étais restée aux cas de Norvégiennes qui harcèlent sexuellement des hommes. Pour moi on ne peut pas mettre ces agressions sur le même plan que de la violence "générique", il s'agit d'une violence sexiste qui s'inscrit dans un mouvement plus général de "dissipation des genres", lui même impulsé par le féminisme semble-t-il, et là ça a l'air de tourner à l'inversion du rapport dominants/dominés. On peut se demander si cette tendance est aussi massive que l'article le laisse entendre, mais si certaines femmes s'enhardissent à saisir les couilles d'un mec ou à lui mettre des mains aux fesses sans autre forme de procès, ça donne à penser que la partie immergée de l'iceberg est pour le moins significative...Ce qui est aussi dérangeant, c'est que ce comportement semble mieux toléré venant des femmes que venant des hommes.
Enfin bref, on n'a sans doute pas eu la même lecture de l'article, personnellement, je persiste à penser qu'il s'agit de quelque chose de plus pernicieux qu'une simple montée de la violence chez quelques femmes qui iraient jusqu'au bout de leur "liberté de genre".

Mais elles "ne harcèlent " pas sexuellement les hommes! Dans l'article justement un mec dit qu'elles tentent et se barrent si il leur met un râteau, ça n'a rien à voir avec le harcèlement. Et puis c'est le même mec qui dit "elles s'en foutent que je sois gay" mais qui va baiser des hétéros en manque et qui trouve ça chouette, c'est un peu contradictoire (mais il a le droit bien sur).
De même qu'elles ne hurlent pas "lèche ma chatte" dans la rue, pour le coup j'ai l'impression que vous exagérez un peu
C'est justement le fait qu'il n'y ait pas de "violence verbale", de "harcèlement" ou d'inversion des rôles (vaginocrates?) que c'est cool, parce qu'effectivement remplacer une population dominée par une autre c'est naze et ça sert à rien.
Mon meilleur pote me parle souvent des pays du nord, vu qu'il ne baise que la bas (pas envie de s'engager toussa) et le seul truc qu'il trouve à redire c'est qu'il n'est pas habitué à ce manque de "drague à la française" (je te regarde, tu me regarde, on se regard 2 heures, on fait comme si de rien etc).

 

[telcontar]

Leech Merci pour le lien! En faisant des recherches, je suis tombée sur cette page, où la réalisatrice évoque son projet un peu plus longuement.

 

[Dies Irae]

Tout à l'heure je suis allée chercher des sushis, je me suis fait interpeller par un homme assis en terrasse : "bonsoir princesse" (faut dire, je le cherche aussi, je suis en short et débardeur alors qu'il fait 30°, allô quoi, faut pas s'étonner)

Je l'ai aussitôt rappelé à l'ordre en lui disant de s'abstenir la prochaine fois de manière très sèche et je pense très sincèrement qu'il n'a absolument pas compris ce que je lui reprochais. Il avait l'air surpris, interloqué, il a dû me répondre un vague "ok" faute de mieux parce que je lui laissais pas trop le choix mais à mon avis il ne voit pas en quoi j'ai pu mal le prendre.

Y a tellement à faire, tellement à apprendre aux gens, tellement de schémas à déconstruire... Ça me donne juste envie de pousser un très, très long soupir.

 

[Mandorle]

http://www.slate.fr/lien/59865/debat-mariage-gay-ridicule Le journaliste utilise l'exemple du suffrage universel mais c'est quand même une question assez différente, et puis son argumentation est à double tranchants : «Lorsqu'on dit qu'il est instauré en 1848, on oublie que les femmes en étaient exclues.(...) De la même manière, la revendication du "mariage pour tous" pourrait amener à requalifier ce qu'on appelle aujourd'hui "mariage".» Oui mais c'est peut-être pas une si bonne chose que ça, qu'on l'oublie. Parce que la lutte féministe a une histoire. Parce qu'on nous dit tous les jours "Vous avez l'égalité" alors même qu'on en est si loin.

Mais heu d'ailleurs ça m'a toujours un peu choquée qu'on nous parle de suffrage universel pour les deuxièmes et troisièmes république, en mode "voilà enfin la démocratie, c'est pas juste les riches qui peuvent voter mais tout le monde", alors que justement je trouve pas ça très démocratique quoi. Enfin j'ai l'impression que c'est quand même une lecture hyper androcentrée de l'histoire ! Mais en même temps, mes connaissances et mes perspectives en histoire politique contemporaines sont très limitées, est ce que quelqu'un qui maîtrise mieux tout ça a un point de vue plus nuancé ?

 

[Azeban]

Mais heu d'ailleurs ça m'a toujours un peu choquée qu'on nous parle de suffrage universel pour les deuxièmes et troisièmes république, en mode "voilà enfin la démocratie, c'est pas juste les riches qui peuvent voter mais tout le monde", alors que justement je trouve pas ça très démocratique quoi. Enfin j'ai l'impression que c'est quand même une lecture hyper androcentrée de l'histoire ! Mais en même temps, mes connaissances et mes perspectives en histoire politique contemporaines sont très limitées, est ce que quelqu'un qui maîtrise mieux tout ça a un point de vue plus nuancé ?

Je te comprends, j'ai toujours trouvé ça bizarre qu'on nous parle de suffrage universel, alors que c'était un suffrage masculin uniquement.
Et je trouve aussi que l'histoire qu'on nous enseigne est enseignée de façon assez androcentrée (par exemple, bien que l'on passe du temps sur la révolution française, j'ai appris qui était Olympe de Gouges assez tard, et bien après avoir fini d'avoir des cours d'histoire, parce que des amies féministes m'en ont parlé).
Aussi, quand on nous dit "en 1944, les femmes ont obtenu le droit de vote", on nous le dit, comme ça, sans contexte. On ne nous parle pas de féministes, on ne nous parle pas du fait qu'entre les deux guerres, le Sénat a bloqué toutes les lois votées par l'Assemblée pour le vote des femmes, ni même que les femmes ont eu éphémèrement le droit de vote pendant la Commune de Paris ou quoi. Non non, paf, un jour, les gens se sont réveillés et ils se sont dit "ah oui, tiens, les femmes ont pas le droit de vote, ça serait cool de leur donner, non ?"

 

[Mandorle]

Je te comprends, j'ai toujours trouvé ça bizarre qu'on nous parle de suffrage universel, alors que c'était un suffrage masculin uniquement.
Et je trouve aussi que l'histoire qu'on nous enseigne est enseignée de façon assez androcentrée (par exemple, bien que l'on passe du temps sur la révolution française, j'ai appris qui était Olympe de Gouges assez tard, et bien après avoir fini d'avoir des cours d'histoire, parce que des amies féministes m'en ont parlé).

Il y avait toujours marqué "universel masculin" dans mes manuels, mais comme tu le dis c'était présenté comme le grand truc alors que le vote des femmes plus comme un détail.

Pour Olympe de Gouge je dirais que c'est un peu compliqué. Parce que, indépendamment du genre, il y a pas mal d'acteurs on va dire secondaires de la Révolution dont on parle très peu, alors qu'ils ont eu une position relativement importante, et je trouve que par rapport à eux on parle beaucoup d'Olympe de Gouge parce que justement c'est une femme. Par contre, la mise de côté des femmes d'un point de vue plus global est pour moi un élément important de la Révolution qui est rarement mis en perspective. En fait pour moi ça va aussi avec la survalorisation des Lumières (comme élément du roman national, pas parce qu'on n'en parlerait pas assez) au détriment de leurs côtés un peu bof bof : j'ai l'impression qu'on cherche tellement à faire coller les valeurs des auteurs des Lumières aux valeurs républicaines actuelles que tout ce qui ne va pas avec est oublié. Alors que justement, cette différenciation entre hommes et femmes qui arrive à son paroxysme avec le code civil, c'est aussi le fait des Lumières, qui considèrent les femmes par nature comme hors de la vie politique.

 

[VII]

Mandorle
C'est juste que l'universel est un hôôômme -__-'
Pour le droit de vote, je pense qu'il y a plusieurs pistes, si les femmes n'étaient pas considérées comme des grandes personnes (mais comme des mineurs par exemple) alors c'est logique de dire "universel" (comme maintenant on dit que tout le monde a le droit de vote mais pas les mineurs), c'est peut être une question juridique?
Comme des pays considérés comme démocratiques alors qu'ils pratiquent l'esclavage (si l'esclave n'a pas le statut d'Homme alors c'est possible).
Faudrait vérifier mais la ségrégation et l'apartheid relevent de la même logique, finalement c'est une histoire de droit, de statut juridique je pense.