Veille permanente sexisme

[Gros-Câlin]

PinkyLemon : nan mais euh... je comprends ton énervement seulement ça fait mille messages que les filles en parlent, et surtout, ça arrive aussi qu'une phrase soit maladroite, mal dite, et la personne est venue s'expliquer, a reconnu que c'était maladroit et surtout que ce n'est pas ce qu'elle voulait dire au fond, ce n'était pas sa pensée, d'autres filles l'ont aussi expliqué donc c'est bon, on va pas continuer encore mille pages comme ça ?
C'est pas parce que ça t'a blessée que tu peux te permettre d'être aussi agressive à chaque fois, à apostropher sur "sa volonté réelle ou pas", je trouve ça assez gratuit, y'a un moment où quand les gens s'expliquent et s'excusent d'avoir été maladroits faut aussi le voir et apaiser les choses au lieu de continuer seul dans son énervement pour rien.

Je venais dire que je regarde "Nrj12 là, le truc d'hollywood" (je connais pas le titre) et y'a Benoit de Secret story qui casse un oeuf pour faire une mayonnaise, il sépare le blanc des jaunes et se débrouille plutôt pas mal, et le présentateur qui dit "ah tu es doué, y' a une femme en toi'"

C'est dans nos gènes de séparer le blanc des jaunes quoi.
Abruti, vraiment.
(d'ailleurs cette émission est assez abrutie, je vais changer de chaine pour continuer mon repassage, moi femme au foyer... )

 

[casthel]

Mais dans l'exemple que tu as donné, il y avait beaucoup plus de femmes, du coup pas besoin de faire un quota au profit des femmes .

Désolée mais je ne comprends pas vraiment où tu veux en venir...

 

[casthel]

J'essayais simplement de comprendre ce que tu essayais de nous transmettre à travers ton premier post, je ne procédais pas une démonstration .

Ok... Mais du coup c'est moi qui ne comprends pas tes interrogations
Mes précédents messages n'étaient pas clairs ?

 

[Dreambreaker]

Bon, sinon, pour changer un peu de sujet, hier j'étais dans le bus, vers 22H30, y'a un groupe de mec qui est monté et ils sont allés s'installer à côté de deux filles dans le fond du bus. Et ils ont commencé à se la jouer "je te drague lourdement" et elles se marraient totalement, et franchement, je comprends pas. Comment on peut réellement apprécier ce genre de situation alors que TOUT dans le comportement de ces mecs laisse supposer qu'il te prends pour une cible, un truc à "chasser" parce que t'as une chatte au lieu d'avoir une bite ?

Ca me laisse totalement perplexe, moi je voyais ça et je trouvais ça lamentable, et elles elles avaient l'air d'être contente, comme si le fait qu'on vienne les draguer "validait" leur situation de femme, comme si elles avaient limite besoin de ça ...

Il y a des filles à qui ça plait, qui trouvent ça flatteur d'être prises pour cibles. Je ne comprends pas non plus, mais ça existe, malheureusement...

J'ai pensé à vous les filles cette semaine parce que j'ai repris les cours, et j'ai commencé une nouvelle matière : la psychologie du travail. On n'a fait que l'intro, mais en gros on a parlé de la culture, et du fait que la vision que l'on a du travail dépend de notre culture, et qu'on ne peut pas comprendre un salarié, par exemple, tant qu'on ne connait pas sa culture, et qu'on ne la prend pas en compte (exemple des congés payés qui n'existent pas en Chine). Jusque là, pas de gros rapport avec le féminisme.

Vient donc un autre exemple, qui lui m'a fait halluciner : "Par exemple, dans certains pays, les femmes n'ont pas le droit de conduire ou de travailler. Ca ne veut pas dire qu'elles n'en sont pas capables, c'est juste que c'est la culture du pays qui est ainsi, que ça fait partie des normes et des valeurs transmises de générations en générations. On ne peut pas se permettre de dire que c'est injuste, parce que pour eux c'est tout à fait normal".

D'abord, j'ai trouvé l'exemple assez choquant, et particulièrement mal choisi. J'ai été étonnée que très peu de filles semblent choquées dans l'amphi là où j'étais furieuse. Je ne comprendrais jamais cette politique du "y'a pire ailleurs" ou "ça a toujours été comme ça" qui justifie qu'on ne doive pas bouger notre cul de notre chaise pour changer les choses. Je comprends l'explication selon laquelle c'est leur culture qui est ainsi, mais je crois surtout que les choses sont faites pour évoluer, et qu'on devrait pouvoir, au 21ème siècle, choisir à quelle culture on appartient, surtout quand la culture du pays dans lequel on vit muselle les femmes de cette façon.

C'est la première fois que je me suis sentie féministe, je tenais à partager cet instant de profond désarroi.

 

[Jamesie]

Je suis tellement souvent sur le forum de Madmoizelle ( Vie réelle ? Connais pas ) que lorsque je retourne IRL, je m'attends bêtement à ce que tout le monde soit aussi ouvert, normal que vous.. Et après je tombe sur des homophobes,sexistes, racistes... Ca me choque, ça m'énerve (ça me fait mal au coeur) .

 

[casthel]

@Catimini-mini Boop : Pas de souci

Je crois que j'ai de plus en plus de mal avec la vulgarité associée au militantisme féministe (et au militantisme en général, mais c'est le féminisme qui m'occupe).

Je trouve que la vulgarité discrédite toujours un mouvement, même quand le but est de faire "viril" ou "énervé".
Les histoires de réappropriations des termes, c'est intellectuellement intéressant, mais voir la moitié des féministes s'auto-proclamer putes ou salopes, ça me laisse perplexe. J'ai l'impression que la limite avec la provocation gratuite est un peu floue.

Je ne pense pas qu'il s'agisse de s'autoproclamer "salope", mais plutôt de retourner une insulte. Ça ne date pas d'hier, ni des Chiennes de garde ni des 343 salopes, ça s'est beaucoup fait dans les avant-gardes artistiques, par exemple : les impressionnistes, les cubistes, les fauvistes... Et il me semble que le terme-même de "féminisme" découle d'une maladie dont on avait fait une insulte.

Quand une féministe se dit "salope", c'est pour moi une façon de dire "si pour vous une salope est une femme qui a la même sexualité qu'un homme — cet homme que vous qualifiez de tombeur et de séducteur, lui — alors oui, je suis une salope, et j'assume."

 

[Patatelalex]

[...]
Les histoires de réappropriations des termes, c'est intellectuellement intéressant, mais voir la moitié des féministes s'auto-proclamer putes ou salopes, ça me laisse perplexe. J'ai l'impression que la limite avec la provocation gratuite est un peu floue.

Bonjour. Je suis féministe et il m'arrive lors de discussions de me revendiquer salope.
Souvent cela arrive lorsque des connaissances sont en train de médire sur une fille la traitant de salope et jugeant son comportement sexuel et avec le sexe opposé.
Lorsque je demande à ces personnes ce qu'est une salope, on m'a souvent répondu en gros: une fille qui aime le sexe et qui a plusieurs partenaires.
Il se trouve que j'aime le sexe et que je n'ai pas de partenaire exclusifs. Je suis donc une salope.
Cela fait-il de moi une personne non respectable?
Donc en tant que féministe je me revendique salope, car je ne considère pas que ce soit une insulte.

J'écris un peu à l'arrache, donc j’espère que ce n'est pas trop obscure comme explication. :chat:

 

[Beck]

Wéééééé, une nouvelle pub sexiste ! 'Tention c'est assez violent.

 

[S_kye]

Wéééééé, une nouvelle pub sexiste ! 'Tention c'est assez violent.

je suis ra-vie de savoir que je suis une hyène. Vraiment

 

[casthel]

Je suis d'accord avec vous, mais par exemple, quand je lis "Ouais je suis une salope et j'en ai ras le cul de ce patriarcat de merde !" ben je vois pas l'intérêt. Hors débat, hors contexte, c'est juste... pas crédible. Provocateur.
Je parlais pas juste du mot salope, plutôt d'une tendance globale à la vulgarité pour "viriliser le discours". Qui n'est pas une très bonne idée, à mon avis, parce que ça manque de crédibilité. Je suppose que Despentes y est pour quelque chose.

Personnellement, s'il peut m'arriver de dire que j'en ai ras le cul de ce patriarcat de merde (ou variante), ce n'est ni par provoque ni pour "viriliser mon discours", c'est simplement parce que... j'en ai effectivement ras le cul de ce patriarcat de merde
Et quand je suis en colère je ne m'efforce pas forcément de le faire savoir en termes choisis. Je ne vois pas pourquoi manier parfois un langage peu châtié devrait nous discréditer...

 

[Hocolat]

Complètement HS et même pas féministe mais je suis devant Torchwood et c'est la seule série où le personnage principal (je dis bien principal, pas un perso secondaire) est gay sans être stéréotypé et SURTOUT sans que la série ne repose sur sa sexualité.
Maintenant je regarde peu de séries mais j'aime tellement celle-la que je tenais à le souligner (en attendant de créer un topic pour les victoires, cad quand j'aurais le temps et plus la flemme...).

 

[Mandorle]

Vient donc un autre exemple, qui lui m'a fait halluciner : "Par exemple, dans certains pays, les femmes n'ont pas le droit de conduire ou de travailler. Ca ne veut pas dire qu'elles n'en sont pas capables, c'est juste que c'est la culture du pays qui est ainsi, que ça fait partie des normes et des valeurs transmises de générations en générations. On ne peut pas se permettre de dire que c'est injuste, parce que pour eux c'est tout à fait normal".

D'abord, j'ai trouvé l'exemple assez choquant, et particulièrement mal choisi. J'ai été étonnée que très peu de filles semblent choquées dans l'amphi là où j'étais furieuse. Je ne comprendrais jamais cette politique du "y'a pire ailleurs" ou "ça a toujours été comme ça" qui justifie qu'on ne doive pas bouger notre cul de notre chaise pour changer les choses. Je comprends l'explication selon laquelle c'est leur culture qui est ainsi, mais je crois surtout que les choses sont faites pour évoluer, et qu'on devrait pouvoir, au 21ème siècle, choisir à quelle culture on appartient, surtout quand la culture du pays dans lequel on vit muselle les femmes de cette façon.

C'est la première fois que je me suis sentie féministe, je tenais à partager cet instant de profond désarroi.

Je vais me faire l'avocat du diable
Attention, hein, je veux pas dire qu'il ne faut pas s'indigner (oui, il faut s'indigner, et faire changer tout ça, c'est naze de dire que parce que quelque chose a toujours existé, il ne faut pas le changer).
Je pense juste que quand on étudie une culture, il faut se faire à l'idée que certains trucs qui nous paraissent aberrants sont vus comme normaux. Il me semble . Ce que je veux dire, c'est que quand j'étudie les femmes et l'Eglise sous l'Ancien Régime (pardon j'en reviens toujours à moi), je vais pas aller m'indigner que le modèle principal est Marie et que ce modèle est réducteur (ce que je pense) ; si je veux bien faire mon boulot, je vais partir du principe que ce modèle est ancré dans la mentalité des gens que j'étudie, et tenter de voir comment il s'applique, si des écarts sont possibles, comment son interprétateur gère les contradictions (bah oui c'est un peu embêtant d'ériger un modèle de vierge pour les femmes mariées), et comment ce modèle et ses applications évoluent dans le temps.
C'est vrai qu'ici il est question de psychologie et non d'histoire, qu'on parle (si je ne me trompe pas) à l'échelle individuelle et non d'une société entière, et qu'en plus contrairement au passé pour lequel on ne peut plus faire grand chose, on a bien sûr envie de les changer concrètement. Mais face à quelqu'un qui par sa culture considérera qu'une femme ne peut pas travailler, s'indigner et s'exclamer que c'est injuste, ça ne fait pas grand chose, si ? Ce que je veux dire, c'est que pour parvenir à aborder la situation, c'est peut-être mieux d'intégrer l'idée que chez cette personne, cette idée est profondément ancrée, et que en gardant un point de vue purement occidental sur la question, ce sera difficile d'arriver à quelque chose.
Bon, après, je n'y connais rien en psychologie donc il y a de fortes chances pour que je me trompes (et j'espère que je ne fais pas trop ma donneuse de leçons, d'autant que je ne pense pas que je serai capable bien réagir face à quelqu'un qui me dirait que pour lui les femmes ne peuvent pas conduire ), et peut-être qu'effectivement ton prof est sexiste (ce ne serait hélàs pas le premier), mais mon interprétation de ce qu'il dit est que c'est un rappel d'une idée qu'il me semble important de garder à l'esprit en sciences humaines pour aborder la complexité d'une situation.
Mais je pense qu'il faut aussi s'indigner, bien sûr !
Voilà, voilà

Et rien à voir, mais je suis super contente de lire que tu t'es sentie féministe, vu qu'à ton arrivée ici tu étais sceptique! Bienvenue dans notre secte mwahahaha.