Antigone. : je pense aussi que le féminisme qui soutient la prostitution est le fait de reconnaître aux femmes qu'elles peuvent exercer le métier de leur choix, qu'il s'agisse de vendre son temps, ses compétences ou son corps.
Je trouve aussi qu'il y a une partie de contrainte en cela qu'on ne choisit pas ses partenaires, ça ne me dérange pas forcément la notion de vendre son corps (même si mon coté "j'aimerais que nous ayons tous une sexualité libre" est plutôt en faveur du plaisir partagé et donc je vois vraiment pas la prostitution comme de la libération sexuelle, au contraire, c'est mettre son corps sur le marché), c'est une forme de soumission mais en même temps, je pense que les clients de la prostitution sont aussi un peu soumis aux règles établies dans ce rapport de prostitution, je ne pense pas qu'ils ont le pouvoir quand cela se passe bien.
Le vrai problème de la prostitution, c'est l'esclavage et la traite humaine à mes yeux, la traite des femmes en particulier, pas la prostitution en soi (comme le dit
Kiriothus).
Par contre je ne vois pas comment la prostitution permettrait aux femmes de s'émanciper ou de se libérer (il faut dire que je considère le travail en général comme aliénant, alors en plus un travail qui perpétue le stéréotype selon lequel la femme = l'objet du désir, la putain, ça perpétue un peu le sexisme - le jour où les clients de la prostitution seront aussi bien féminins que masculins et les praticiens de ce métier aussi bien des hommes que des femmes, c'est-à-dire le jour où le désir féminin sera libéré, peut-être qu'on pourra parler d'une prostitution libre - si bien sûr elle est choisie-, et pourquoi pas même anodine, un métier comme un autre?).
Bref, le fait de se prostituer est un choix qu'on devrait pouvoir faire librement et qui ne devrait pas être honni ou blâmé plus qu'un autre au fond (pourquoi "putain" est une insulte?).