Je trouve ça un peu gonflant que certains vegan ne puissent absolument pas capter le fait que les conflits sur la nourriture ça peut être douloureux pour certaines personnes, en fait de façon général j'ai horreur quand quelqu'un se prend en exemple sur un sujet sur lequel on est pas tous égaux...
Ah ben je profite de ça pour lancer un coup de gueule sur lequel de nombreuses personnes risquent de ne pas être d'accord avec moi.
Un sujet sur lequel je me suis disputée pendant de longues années en tant qu'omnivore avec d'autres omnivores, c'est le fait que je sois difficile. Et quand je dis difficile, c'est
vraiment difficile, pas juste faire ma chiante sur quelques plats, non non, je n'aime que très peu de choses et je suis très limitée niveau alimentation. Donc, bien évidemment, les omnivores m'ont bien brisé les ovaires pour que je me force sur tout (parce que voilà, je fais chier le monde) et les végéta*iens s'y mettent aussi parce que si je me préoccupais réellement du bien-être des animaux, je serais déjà végétaLienne, vous voyez.
Donc je suis considérée comme une sale égoïste par les deux catégories (par la première parce que j'ennuie tout le monde, par la deuxième parce que je ne m'y prends pas comme il faut) et très franchement : oui, je dois être sûrement égoïste parce que j'en ai rien à faire. J'en ai assez d'entendre tout le monde dire que c'est pas bien difficile de se forcer alors que ces mêmes personnes aiment la majorité des aliments qui composent les plats les plus consommés et que c'est très facile à dire mais beaucoup moins à faire, surtout quand on n'est pas réellement concerné. Est-ce que ces personnes ont besoin de se forcer, elles ? Est-ce qu'elles savent ce que ça fait de se forcer pour tout, sans arrêt ? Est-ce qu'elles savent ce que c'est que de passer la majorité de ses repas à ne pas prendre de plaisir à manger ?
Aujourd'hui, ce n'est plus mon cas, je suis majeure et j'ai appris à renvoyer bouler les gens quand je ne veux pas manger un truc que j'aime pas. Mais quand j'étais enfant/adolescente, j'avais pas mon mot à dire. Et des aliments que je devais me forcer à manger, y en a eu des tas et malheureusement plus souvent que je ne l'aurais voulu ! Avoir la nausée (voire carrément vomir
), en pleurer quand je me force à manger ces aliments que j'exècre, ça, les gens ne comprennent pas et pensent qu'on exagère. Ben non, on n'exagère pas, la répulsion envers eux est réelle, c'est physique et croyez-moi, je ne réagis pas comme ça dans le but d'embêter le monde et de faire mon intéressante, comme on me l'a plusieurs fois sorti.
On aimerait aimer plus d'aliments, ça vous fait chier de devoir manger avec des personnes comme moi mais ça nous fait aussi chier personnellement d'être comme ça aussi. On me l'a toujours fait vivre comme si c'était un choix mais non, désolée, j'ai pas choisi d'être dans la merde systématiquement dès que je vais au resto ou que je dois manger chez quelqu'un. C'est stressant de devoir s'imposer (et parfois, c'est même tellement stressant qu'on n'ose pas le faire, donc du coup, on passe son temps à bouffer du pain
- je plains celleux qui n'aiment pas le pain car ça m'a drôlement sauvée plusieurs fois
), qu'on arrête de nous faire passer pour des chieurs. Et même qu'on arrive à se forcer un minimum parfois ! (quand j'étais omnivore et que je me forçais à manger des quiches "parce que c'est la base"
)
Une pote végétalienne avait clairement sous-estimé le problème jusqu'à ce qu'on mange dans un resto végé et là, elle a réalisé l'étendue de l'horreur.
Ce qu'elle sait moins, c'est que je me suis forcée à manger des tartes salées que je détestais (pas le choix...) mais que chaque bouchée avalée était un supplice et que j'ai bien galéré à ne rien faire transparaître. (enfin, j'ai pas pu empêcher les grosses grimaces d'apparaître, faut pas déconner non plus
) Donc, voilà, j'ai globalement passé un bon moment avec mes potes mais j'étais aussi supposée prendre du bon temps culinairement parlant (c'est un peu le but quand on va dans un restaurant, me semble-t-il) et ben j'ai détesté ce moment.
Maintenant, j'en ai rien à faire de l'opinion des gens... Enfin, c'est ce que j'aimerais me dire si je ne me prenais pas des réflexions quasi tous les jours sur le sujet et par des personnes qui devraient être habituées à ça depuis le temps (mes parents, ma famille, mes ami.e.s...) mais qui ne peuvent pas s'empêcher de me rappeler sans arrêt à quel point je suis une grosse chieuse. C'est déjà relou de savoir qu'on a un rapport conflictuel naturel avec la nourriture, mais avec l'entourage, ça amplifie le sentiment ! Et encore, j'ai la chance d'aimer des choses qui me permettent d'être végé, ce n'est pas le cas de tout le monde ! J'ai un pote qui est pire que moi et lui n'aime exclusivement que de la viande (à l'exception des pommes de terre et des épinards - on ne se rejoint pas trop sur ces derniers
), pourrait-il devenir végé ? Comprenant complètement sa situation, la réponse est non. Et je ne l'en blâme pas du tout. Lui a eu plus de chance que moi, il a moins souffert à cause de son entourage, on lui a vite foutu la paix contrairement à moi. Et à titre perso, je peux me forcer sur peu de choses, je dégobille le reste. (ou si ce n'est pas le cas, j'ai un gros sentiment de malaise pour le reste de la journée comme pour l'anecdote du restaurant - je crois qu'on va me dire d'aller voir un docteur, mais non, y a rien à signaler
)
Donc, voilà, comme l'a dit Biscottine, on n'a pas tous le même rapport à la nourriture et quand on a un rapport très conflictuel avec, c'est déjà très compliqué.
Comme elle l'a dit, on n'est pas tous égaux face à la nourriture. Je pense que mon ton a été un peu sec tout au long de ce message mais c'est un sujet très sensible pour moi (est-ce que j'ai encore eu une réflexion de la part de mes parents ce midi ? Spoiler alert : oui
) et j'aimerais que les gens fassent preuve de plus d'empathie au lieu de critiquer ou de se moquer. J'espère sincèrement que des personnes sceptiques à ce sujet (je sais qu'il y en a, j'ai déjà lu sous des articles sur le végéta*isme des messages disant que les gens difficiles n'avaient aucune excuse) vont peut-être mieux comprendre à partir de maintenant.