Veille permanente sexisme

[Irideae]

Leech :Sinon, tu peux le lire sur le blog de Gabby Schulz (c'est affiché en plus gros). J'te met le lien Sexism | gabby's playhouse

 

[Leech]

@Leech :Sinon, tu peux le lire sur le blog de Gabby Schulz (c'est affiché en plus gros). J'te met le lien Sexism | gabby's playhouse

Oh, super ! Merci !

 

[Hocolat]

J'aurais juste une question, peut-être hors-sujet je ne sais pas, mais qu'est-ce que c'est être queer ? Je suis en train de lire Queer Zones de Marie-Hélène Bourcier et je ne suis pas sûre de saisir la définition : ainsi être lesbienne, gay, pansexuel•le cela serait de l'essentialisme vu que l'on est né comme tel sans rien demander à personne et être queer serait plus politique, on choisit sciemment de ne pas choisir ses relations (amicales/amoureuses) en fonction du sexe/du genre ?

 

[Hocolat]

Je crois que j'ai saisi ! Donc queer c'et plutôt la façon dont l'on se définit et pans/lesb/gay etc c'est la façon dont l'on définit nos relations ? Mais dans ce cas les personnes qui adhèrent à la théorie du genre sont obligatoirement queer ?

Pourquoi ça serait plus politique?

Pour moi être queer c'était avant tout quelque chose pour apporter de la visibilité aux personnes ne se retrouvant pas dans le modèle hétérocentré, et se battre pour leurs droits. Un peu comme être féministe. On peut être féministe sans être obligatoirement lesbienne/végétarienne/femme etc...

 

[Barbe Bleue]

Je suppose que tu parles du yaoï ? pour en avoir lu un certain nombre, je trouve que beaucoup, (la majorité ?, même si ça a tendance à changer) ont tendance à fonctionner sur un système limite hétérosexuelle avec d'un coté celui qui est féminin (très androgyne, avec souvent un comportement un peu stéréotypé calqué sur celui d'une "fille") et celui qui est masculin. Mais sur le reste je suis plutôt d'accord avec toi

Je te fais confiance, je ne suis pas très familière du genre donc je ne peux pas analyser plus que ce que j'ai dit

 

[Mandorle]

Edit : Oh et puis ouais, c'est ça que je voulais dire et que j'ai oublié : faire découler le genre du sexe c'est pas cool. J'suis pas une fille parce que j'ai un vagin.

Ben sur le principe je suis d'accord , ça ne devrait pas être comme ça, mais comme dans les faits c'est comme ça que ça se fait - malheureusement - et, au final, comme au vu de mes organes sexules/chromosomes/whatever, on m'a attribué le genre féminin j'ai l'impression finalement de m'y tenir par défaut, parce que ça ne me dérange pas, et pas parce que je ressentirais ça de manière profonde ou quoi que ce soit.
Enfin je sais pas si je m'identifie au genre féminin, je n'en ai pas spécialement l'impression, mais après peut-être que c'est juste parce que je suis cisgenre et que comme mon genre correspond à mon sexe, je ne fais pas la différence entre les deux.
Après, je suis d'accord pour dire que en soi on n'est pas une fille parce qu'on a un vagin, mais bon pour moi le fait qu'on fasse généralement découler l'un de l'autre a des conséquences sur la manière dont les individus envisagent leur genre (je sais pas si je suis claire).

 

[Mandorle]

J'pense qu'il faut aussi faire la différence entre l'identité de genre et l'expression de genre. On peut s'identifier comme femme et avoir une apparence androgyne par exemple...

Ha oui tout à fait Maisomme j'aurais tendance à définir le genre comme rôle social, une fois qu'on en enlève l'expression (qui pour moi est la façon dont on adhère ou non à ce rôle social), je me demande ce qui reste, au final je ne suis pas sûre de très bien comprendre ce qu'on veut dire par identité de genre.
Peut-être parce que pour mon mémoire j'étudie plus (enfin bien grand mot) le genre comme euh fait social et comme norme on va dire, mais dès qu'on va dans l'identité j'ai un peu du mal à savoir ce que c'est, quand on me dit "se sentir homme/femme/autre/les deux", j'ai du mal à voir de quoi on parle (à part une intériorisation de la norme, mais j'imagine que c'est plus que ça) ; ça a l'air tellement de l'ordre du ressenti que je trouve ça difficile à cerner, en fait (si quelqu'un a des lectures à me conseiller sur la question, je prends volontiers, j'aimerais mieux comprendre)

 

[Leech]

BirthdayCake

? Qui c'est qui t'as dis ça ?

 

[Ramya]

- Un article sur l'auto-sabotage des femmes sur le net, particulièrement sur Twitter.

- Un très bon article du blog Ça fait genre! sur le bingo féministe et le "mansplaining".

EDIT: Je viens de tomber sur un article absolument puant concernant la nouvelle loi sur le harcèlement sexuel. Bien évidemment, on y évoque les possibles abus que cette loi pourrait entraînée, que les femmes pourraient l'employer à tout bout de champ afin d'obtenir des dommages et intérêts. Deux extraits:

S’agissant du harcèlement sexuel, il est difficile d’en connaître la véritable ampleur. Est-ce un phénomène systémique, comme on dit ? N’est-il l’apanage que des seuls lourdauds pathologiques, à la Strauss-Kahn ? Je ne suis pas sûr qu’une ou des études aient été effectuées. Si les cas effectifs de harcèlement sont rares, quel besoin de promulguer une énième loi ?

On oublie que mettre le pied dehors, c’est risquer de se faire renverser par une voiture. Au mieux, on va accepter un risque s’il s’accompagne d’une possibilité de réparation pour le cas où ce risque se concrétiserait.

Technique maintes fois employée de minimiser le sexisme et de considérer qu'il n'existe pas, qu'il n'est pas au cœur de notre société si évoluée et que surtout il n'est l'affaire que de quelques hommes déséquilibrés. Le sexisme, c'est les autres et surtout pas moi.

Le corps des femmes est sexualisé en permanence, on les relègue dans la sphère privée et si elles osent s'aventurer dans l'espace public alors elles sont insultées, frappées, subissent des attouchement sexuels et sont parfois violées.
S'il y a aussi peu de plaintes enregistrées pour viol et harcèlement sexuel c'est parce que la tenue et le comportement de la victime seront jugés avant les faits et qu'on accusera les victimes de mentir pour leur intérêt personnel. Et il n'y a bien sûr qu'un seul type de viol, celui avec une arme dans une rue sombre, le reste c'est juste parce qu'elles disent "non" en pensant "oui".
Les femmes, ces hystériques qui confondent séduction et violence sexuelle.

 

[Véruca]

t'as pas de sexualité, elle est là juste pour leur faire plaisir

C'est vraiment ce que l'on ressent au quotidien dès qu'on parle d'une relation entre deux femmes.

Me rappelle d'une soirée dans un espèce de boîte, avec une très bonne amie. On danse ensemble et des boulets nous collent. Je les repousse assez froidement. Ils nous lâchent. Mais continuent à nous regarder et y vont de leurs petits commentaires et encouragements.
Et, c'est triste à dire, nous sommes blasées. C'est tellement habituel que l'on n'y prête plus vraiment attention.
Sauf que ce soir-là, j'avais envie de l'embrasser cette amie. Et elle aussi. Donc on s'est embrassées. Sous des "Roh ouais continuuuuez les filles !" et autres délices.
Et bien ça fait passer la magie d'un baiser.
Alors certes on ne prend pas encore des coups, on n'a pas de bleus ou de plaies, tout est intérieur. Et c'est tout aussi laid.

J'ai vraiment l'impression d'être violée dans mon intimité, instrumentalisée et de n'être qu'un vulgaire fantasme ambulant parfois. Ca marche aussi lorsque je sors en jupe dans la rue, soit 360 jours par an.

(Et sinon je taffe donc je ne peux vous lire qu'en sous-marin la majorité du temps mais ce forum est un petit morceau de bonheur sur l'Internet )

 

[Mandorle]

@Mandorle : Au-delà du ressenti personnel et des mots qu'on va utiliser pour évoquer son genre, je pense tout bêtement au prénom et aux pronoms qu'on demande aux gens d'utiliser pour nous parler/parler de nous.

Merci, effectivement je n'avais pas pensé à cet aspect-là ! Mais j'avoue que j'aurais plutôt considéré ça comme une façon dont se traduit l'identité, plutôt que l'identité en elle même
(mais j'avoue que j'en sais trop rien, je crois que la notion d'identité et son rapport au langage est vraiment très vague pour moi. j'ai dû arrêter la philo trop tôt !)

 

[Saphiah]

Mais chez une nana, c'est pire : t'as pas de sexualité, elle est là juste pour leur faire plaisir, faire plaisir à ton mec pour eux (oui parce que si je m’envoie en l'air à trois admettons, c'est forcément pour faire plaisir au mâle alpha moyen...Moi j'ai pas droit à mon plaisir)

Ca traduit exactement le sentiment de malaise que je ressentais et sur lequel je n'arrivais pas à mettre des mots précis !
Et je l'ai vécu dernièrement à cause d'un ami pour qui j'ai d'habitude beaucoup d'estime ; bref, encore plus déçue par ce que produit cette société patriarcale
Il ne savait pas encore que je suis bi/pan et au cours d'une discussion, je lui dis trouver aussi des femmes très attirantes. S'en suit donc une ribambelles de questions insistantes, auxquelles je refuse de répondre, du type "tu as déjà eu des relations sexuelles avec des nanas ? c'est quoi ton genre de nana préféré ?, etc, etc". Et encore plus atterrant, une proposition à peine voilée de plan à trois. Le tout, avec le regard bien lubrique. Alors que jusque-là, il ne semblait pas manifester d'intérêt sexuel pour moi ; donc là tout à coup, je ne me définis plus pour lui que par mon orientation sexuelle, qui devient objet de désir (mon orientation sexuelle, pas moi en tant que personne), et la révélation de mon orientation sexuelle ne semble l'intéresser que parce qu'elle pourrait répondre à ses fantasmes.
Le pire est qu'il n'arrivait même pas à comprendre pourquoi j'étais en colère : pour lui, c'est son fantasme, donc il a le droit de me l'exprimer. Et c'est là que je me rends compte que ce comportement est terriblement difficile à déconstruire parce qu'il est lié aux fantasmes, donc à l'irrationnel.