gingermind;4027458 a dit :
Sinon est-ce que vous trouviez que les barêmes en EPS était scandaleux au collège/lycée ? Je les trouvais beaucoup trop faciles pour les filles (notamment en athlé, natation, saut en hauteur ; le reste je ne me souviens plus). Pour un sport que je n'avais jamais pratiqué avant et où ma performance était plus que médiocre je m'en tirais avec 14 et le 20 était atteignable par les filles entraînées alors que ce n'était objectivement pas le cas pour les garçons (à moins d'être champion olympique)
Je trouvais que ça ne reflétait vraiment pas bien les différences morphologiques.
Je comprends la question et le débat est délicat mais je trouve finalement cela assez juste qu'il y ait un barême différent et ce n'est pas qu'une question de physique.
Au collège/lycée (je ne parle pas des barêmes de compétition des clubs), je crois que ce barème sert aussi à rétablir les inégalités de pratique, surtout en ce qui concerne les sports collectifs et dérivés de l'entrainement physique (comme l'athlé).
Très honnêtement, du Primaire à la Seconde, la pratique du sport était hyper déséquilibrée : les garçons s'accaparaient tout l'espace des cours de récréation et des parcs pour jouer au ballon ou à courir de partout. S'il y avait du matériel à disposition, ils considéraient que c'était eux les vrais propriétaires et ne le laissait jamais aux filles.
Les filles étaient reléguées sur les côtés et ne jouaient à chat ou à la course que si des garçons les y invitaient (je ne me souviens pas de groupes de filles démarrant un tel jeu toutes seules). Elles se faisaient rabrouer et pousser dès qu'elles mordaient un peu sur l'immense espace dont les garçons avaient besoin pour leurs jeux.
Pour bosser souvent avec des gamins, je vois que c'est toujours le cas et je dois souvent rappeler à l'ordre les garçons qui repoussent sans même s'en rendre compte les petites filles vers l'extérieur des aires de jeu.
En cours de sport, les équipes étaient mixtes mais à l'exception d'une poignée de filles, c'était toujours les garçons qui prenaient le leadership. Ils gueulaient sur les filles, les insultaient parfois, leur prenaient le ballon des mains ou leur place dans un relai parce qu'ils ne leur faisaient pas confiance pour gagner, les désignaient toujours pour aller sur la touche quand il fallait choisir quelqu'un à mettre sur le banc...
Dès qu'on avait un truc en équipe, ça se passait comme ça. Souvent, les filles finissaient par se mettre à l'écart toutes seules et préfèraient bavarder entre elles parce qu'elles en avaient marre de se faire crier dessus et traiter de nulles qui n'y connaissaient rien.
Du coup, ça déteignait sur les sports non collectifs de l'école. A force d'être mal considérées, les filles s'en détournaient.
Donc arrivés au bac, la plupart des garçons avaient déjà au moins 10 ans de pratique beaucoup plus intensives que les filles acquises au sein de l'école.
Et en règle générale, ils pratiquent plus certains sports en dehors : en clubs pour les sports collectifs (les filles qui pratiquent des sports co sont beaucoup plus rares en France) mais aussi dans la rue ou informellement pour sociabiliser entre eux.
Toutes les stats et études démontrent une vraie inégalité entre garçons et filles ados au niveau de la pratique du sport.
Pour citer une seule étude faite en 2001 (quand j'étais au lycée donc), les stats montrent que du côté des filles selon l'age, les ados sont entre 40 et 68% à faire du sport alors que du côté des garçons ils sont entre 71 et 85%. On a un gros fossé dans la pratique.
Et la disparité est énorme quelle que soit l'origine sociale. Par exemple, dans les familles dont les parents ont un diplôme supérieurs au bac, 92% des garçons pratiquent un sport contre 74% des filles. Dans les familles sans le bac, on a 71% des garçons contre 55% des filles...
Quoiqu'il en soit, les garçons qui ne pratiquent pas de sport sont généralement une petite minorité, tandis que pour les filles c'est une souvent l'inverse.
Les garçons ont donc par la force des choses un niveau en sport plus avancé que celui des filles, et c'est particulièrement vrai au niveau des sports collectifs qui sont extrêmement valorisés par le programme scolaire.
Ce ne sont pas les 2h de sport par semaine en Terminale qui vont permettre de rattraper ce fossé qui s'est créé entre filles et garçons depuis l'enfance... Un sportif du dimanche ne pourra jamais faire les mêmes performance que quelqu'un qui pratique le même sport en compétition avec chaque semaine des heures d'entrainement formel et informel depuis 10 ans ou plus. Cette différence, c'est un peu ce qui se passe au lycée entre filles et garçons...
Après, c'est vrai que c'est délicat car il y a des garçons nuls en sport et des filles très bonnes, et on pourrait dire que c'est comme toutes les matières dans ce cas.
Mais contrairement aux maths ou à la grammaire qui s'apprennent avant tout et copieusement pendant le temps de classe et sont considérés comme une priorité sur laquelle tous les élèves doivent plancher, le sport s'apprend avant tout hors du temps de classe et est considéré comme secondaire et donc peu important pour les élèves moyens... C'est dans ce côté non-scolaire et secondaire que se joue l'inégalité. Les notations reflètent en partie cela car elles sont basées sur les performances générales des filles.
moi qui n'était pas spécialement vigilante sur ce genre de trucs, je dois dire que pour le coup cet article (purement condescendant) m'a scandalisée.
Enfin j'arrive pas à imaginer une traduction de « friends with benefits » à part un truc bien moche genre « amis mais pas seulement »...
