Je pense que c'est le genre d'articles qui te balance à la gueule le plus de concepts compliqués et références culturelles possibles pour que tu aies l'impression d'avoir face à toi la pensée de quelqu'un de beaucoup plus intelligent que toi, et que donc tu t'écrases. Or, avoir un discours savant n'empêche pas de dire de la merde; et ton simple bon sens peut suffire à te faire ton opinion. Et ici, ils interprètent de travers ou expliquent mal la plupart de leurs références.caesonia;4063375 a dit :Coucou les filles !
Je viens de lire un article Atlantico sur les gender studies - enfin, plutôt sur leur danger.... ?!- qui m'a un peu (beaucoup) perturbée. ._________.
http://www.atlantico.fr/decryptage/theorie-genre-intentions-genereuses-et-effets-secondaires-dangereux-voit-on-assez-que-ideologie-qui-tend-mariage-homosexuel-aucu-702773.html
J'ai bien senti l'amalgame que font les interviewés et à quel point cet article est nauséabond mais j'aurais du mal à argumenter, il me manque des armes intellectuelles pour le coup. Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
Les gender studies sont comme leur nom l'indique des études, et les auteurs de cet article leur nient leur portée scientifique parce qu'il s'agit de sciences humaines et non de sciences dures. Or les deux sont complémentaires: la biologie peut permettre de comprendre certaines différences homme/femme (par exemple: pourquoi les femmes peuvent faire deux choses à la fois plus facilement que les hommes, et jusqu'où va cette différence?), et les gender studies prennent le relais là où la biologie trouve ses limites (pourquoi les femmes regardent-elles moins de porno que les hommes, et en regardent-elles vraiment beaucoup moins ou juste un peu? exemple là encore pris au pif) (non, l'attrait pour le porno c'est pas dans les chromosomes Y...). Et étudier un sujet ne signifie pas vouloir automatiquement le changer. "La construction du masculin et du féminin dans les romans de Zola", c'est un thème potentiel de gender studies; on va pas aller pour autant demander à Zola de réécrire ses bouquins parce que là, sa vision de la femme, ça va pas du tout (et pourtant, je vous confirme que ça va pas du tout...). Si des gens, au cours de leurs études, découvrent un mécanisme qui les révolte et se mettent à vouloir le changer, je vois pas en quoi c'est une preuve que les études sont nocives. D'une façon générale, dire qu'une étude est nocive, ça pue.
En partant du principe qu'il n'y a pas un modèle d'homme type et un modèle de femme type, on peut dire que deux adultes pour élever un enfant, même s'ils sont du même sexe, ça vaut toujours mieux qu'un. A ceux qui contestent ça, on peut rappeler que 1- les parents célibataires existent et personne ne s'en offusque outre mesure; 2- ils peuvent aller interroger les personnes de leur entourage pour savoir quelles relations ils avaient avec leur père et leur mère; je les défie de me trouver deux personnes qui donnent exactement le même rôle à leur père; ou deux personnes qui donnent exactement le même rôle à leur mère.