Le fromage est de loin mon aliment préféré ! C'est toujours le cas après 9 mois de végétalisme, c'est une saveur qui me manque... Les substituts végétaux font l'affaire quand il s'agit de tartiner ou de mettre une tranche de faux cheddar dans un burger. Mais bon ça ne remplacera jamais un camembert qui coule, ni un rocamadour !
Hello everybody!
Parfaitement d'accord avec toi Tzig0ne, c'est dur de s'en passer ... Et c'est ton commentaire qui m'a donné envie de contribuer un peu sur la veille
Bon, j'avoue, je faisais aussi mon sous-marin depuis l'ouverture de cette nouvelle veille, très bien faite d'ailleurs ! Je ne m'étendrai pas trop sur mon cas propre, car je voulais surtout proposer une possible solution pour les Madz qui ne peuvent plus manger de fromage mais qui le voudraient bien.
Disons que je suis en transition vers le végétarisme : ma famille a bien réagi, enfin surtout ma mère, parce qu'en tant que normande et fille de charcutier, ce n'est pas forcément la suite logique des choses hein
Pour différentes raisons, j'ai mis beaucoup de temps avant de me pencher sur le végétarisme parce que j'ai été élevée à la ferme. Une petite ferme, certes, mais mon père ne pouvant plus travailler, il avait repris l'occupation de sa jeunesse (sa mère avait une "vraie" ferme), et s'occupait des enfants et des animaux. J'ai donc eu la chance de vivre entourée d'animaux, et je savais que nous allions les manger, mais cela ne me choquait pas trop car mon père restait toujours dans le respect de l'animal. Disons que le milieu fermier normand du "siècle dernier" n'était pas très riche, donc avoir les animaux à la maison permettait de nourrir la famille et de contrôler l'origine de la viande d'une certaine façon. J'ai toujours refusé de tuer des animaux, mais j'ai aussi l'occasion de voir que mon père demandait pardon à tout ceux qu'il allait transformer en pâté : genre vraiment, à voix haute et tout. Pour certaines d'entre vous, cela peut sembler bizarre, mais c'est une mentalité totalement différente, en fait assez proche de ce qui existe dans certaines tribus d'Afrique de nos jours : on dit merci à l'animal de se donner pour nourrir la famille, on le respecte.
Même si j'ai pris beaucoup de recul quant à cette façon de faire (ah merci la société moderne et nos meilleurs niveaux de vie !), je comprends d'une certaine façon la démarche de mon père et de ses ancêtres fermiers avant lui : mais surtout, j'ai pas mal de connaissances sur le milieu animal, qui me viennent directement de ce que j'ai vu étant petite.
Revenons-en au fromage (c'est ma passion aussi, c'est pour ça que je voudrais que tout le monde puisse continuer à en manger !). Il faut savoir que l'utilisation du lait par les humains n'est pas forcément quelque chose qui va faire souffrir l'animal, mais qui peut justement l'aider et le soigner. Et là vous vous dites "Wtf, elle est folle"
C'est assez logique en fait. Je parle pour les petits producteurs, pas pour la majorité industrielle où les animaux et leurs petits sont séparés, mais pour ceux qui ont encore la possibilité d'avoir une exploitation à taille humaine.
Il y a une maladie très courante chez les mammifères qui s'appelle la mammite (âmes sensibles, ne regardez pas sur google) : concrètement, c'est lié au fait que l'animal produit trop de lait comparativement au nombre de petits qu'il a. Le lait stagne dans la mamelle, et créé une inflammation ou des abcès un peu dégueu. Il arrive assez souvent qu'une brebis (je parle des brebis mais ça doit être la même pour les vaches, je suis juste plus calée là-dessus) n'ait qu'un petit, mais j'ai déjà vu certaines d'entre elles en avoir trois. Quand il y en a trois, la plupart du temps un des petits doit être élevé au biberon, mais quand il n'y a qu'un petit, il est très souvent nécessaire de traire la brebis car son petit ne prend pas assez de lait, et ne veut pas non plus se gaver. Donc mon père nous ramenait assez souvent du lait de brebis dès qu'une d'entre elle n'avait qu'un petit : elle n'avait pas de maladie, et le petit avait bien assez à boire. Parfois même, la mammite se déclarait sur une brebis qui avait deux petits : dans ces cas-là, on ne buvait pas le lait, mon père la soignait, puis faisant en sorte que les petits boivent avant de traire la brebis.
Donc en résumé : une brebis, comme une vache, ça produit beaucoup de lait. Dans les fermes d'avant l'époque industrielle, il était normal de traire l'animal pour éviter les maladies, mais aussi parce que tout simplement il y avait assez de lait pour tout le monde !
Donc au madz vegétaliennes ou vegan qui voudraient pouvoir se permettre de manger du fromage, au moins de temps en temps : en fonction du producteur (et j'espère que des petites exploitations comme celles de ma grand-mère existent encore), vous pouvez avoir accès à du lait qui n'implique pas la souffrance de l'animal, mais plutôt l'inverse. Je pense qu'il est rare de trouver des fromagers qui pratiquent encore de cette façon, et je ne suis pas assez calée en sciences nat' et en agronomie pour vous en dire plus, mais je pense que ça peut vous ouvrir certains horizons.
Néanmoins, je vous avoue que si mes études ne me plaisaient pas autant, je serais devenue fromagère
Amatrices et non-amatrices de fromage, bonne après-midi !